エピソード

  • Gims: retour sur le parcours d’un artiste aux 5 millions de disques vendus
    2025/12/18

    La tournée mondiale du célèbre rappeur et chanteur franco-congolais touche à sa fin. Elle s'achèvera dans quelques jours à Paris avec trois dates à la Défense Arena. L'occasion de revenir sur l’impressionnante carrière d’un artiste aux multiples facettes.

    Ghandi Djuna de son vrai nom, est né en 1986 à Kinshasa. Il quitte la République démocratique du Congo à l’âge de deux ans et s’installe en France avec sa famille. Il y vit une enfance clandestine compliquée durant laquelle il va de famille d’accueil en famille d’accueil et de squat en squat jusqu’à sa majorité. Il s’engage par la suite dans des études de graphisme et de communication à Paris et caresse alors l’espoir de devenir mangaka. Son premier nom de scène, « Maître Gims » est d'ailleurs une référence aux arts martiaux et aux films asiatiques qu’il adore.

    Les années Sexion d’assaut et l’émergence de Maître Gims

    Ce n'est qu'en 2010 que Ghandi Djuna est révélé au public sous ce nom, lorsqu’il intègre le collectif de rap Sexion d’assaut en compagnie de Lefa, Barack Adama, Maska, Doomams, JR O Chrome, Black M et L.I.O Pétrodollars. Le groupe trouve immédiatement son public avec un premier album, L’école des points vitaux, suivi d’un second, intitulé L'apogée. Le succès de ce second album est immédiat et explose les chiffres de ventes, notamment avec leur célèbre titre « Ma direction », dans lequel il est question de tracer sa propre route dans la vie, en s’éloignant des sentiers battus.

    En 2013, Maître Gims fait ses débuts en solo avec un album intitulé Subliminal. Son titre « J’me tire » est un succès immédiat et reste trois mois en tête des charts. Son chant aux notes opératiques, synthés eurodance, sons clairs de guitare ou de piano, rythmes venus du rap sudiste ou des musiques de club caribéennes, riffs de rock FM… Il y révèle un don pour la variété comme avec le titre « Bella », un morceau aux accents latinos qui demeure l’un de ses plus connus à ce jour.

    Un parcours couronné de succès et semé de polémiques

    L'artiste ne fait pas parler de lui que pour ses musiques, mais également pour les polémiques qui l'entourent. En 2023, il relaie une théorie du complot affirmant que les Égyptiens de l'Antiquité avaient l’électricité. Quelques jours plus tard, il partage un nouveau morceau, baptisé « Hernan Cortès », en référence à un conquistador espagnol et l’image d’une pyramide cernée d’or. À la fin de la chanson, il diffuse les démentis et commentaires des médias sur ses propos complotistes. Prémédité ou improvisé, ce gigantesque coup de communication pose quelques questions de déontologie mais révèle incontestablement les talents en marketing du rappeur.

    Gims continue de plaire et de battre des records. Son dernier album Le Nord se souvient : l’Odyssée, s'est déjà vendu à 450 000 exemplaires. La force de cette véritable machine à tubes qu’est Gims réside aussi dans son côté touche-à-tout et sa culture hybride : de Charles Aznavour à Eminem en passant par Johnny Hallyday. Gims redynamise la variété en y ajoutant des influences latinos, africaines et arabes.

    Artiste complet et personnage sulfureux, objet d’adoration et de contestation, le chanteur congolais n’a pas fini de faire parler de lui.

    続きを読む 一部表示
    6 分
  • «Immigrant Music», la bande-son d’un monde sans barrières
    2025/12/17

    Des rives du Mississippi aux berges du Sénégal, Immigrant Music tisse des ponts sonores entre les continents. Ce groupe cosmopolite dévoile son premier album éponyme : huit titres qui mêlent le folk américain aux pulsations africaines et au souffle du blues migratoire. Un disque comme une carte postale musicale où chaque morceau raconte une histoire.

    続きを読む 一部表示
    10 分
  • La question musicale et électro de Sudan Archives avec «The BPM»
    2025/12/16

    Ambiance club avec l'artiste américaine Brittney Parks, connue sous le nom de Sudan Archives. Elle est actuellement en tournée américaine pour présenter son troisième album The BPM.

    Le titre de ce troisième album est presque un manifeste. « BPM » comme « battement par minute », c'est l'unité de mesure utilisée pour exprimer le tempo de la musique ou le rythme cardiaque, quantifié par le nombre de battements se produisant en une minute.

    Brittney Parks joue avec les rythmes et les styles sur cet album. Après avoir exploré sa féminité noire sur son premier album (Athena en 2019) puis revisité son adolescence sur son deuxième opus (Natural Brown Prom Queen), l'artiste multifacette poursuit sa quête musicale, elle qui est devenue une sensation de la pop indépendante en 2017 avec le titre. devenu un tube « Come Meh way »

    En 2017, Brittney Parks, alias Sudan Archives, n'a que 23 ans mais fait déjà montre d'une singularité, avec ce métissage r'n'b, soul, électro et afropop. On y entend aussi un violon électrifié, car c'est la marque de fabrique de cette musicienne autodidacte qui a commencé son apprentissage dans l'orchestre de son église à Cincinnati dans l'Ohio.

    On l'entend jouer de l'instrument sur plusieurs titres, et on peut y déceler les influences de la musique folk irlandaise, comme sur le titre « She's got pain ». Elle ne se sépare pas de son violon. On la voit en jouer sur ses clips et sur scène, mêlant donc ses influences pop avec la technologie.

    Brittney Parks a travaillé son instrument en autodidacte puis a étudié l'ethnomusicologie à l'université de Pasadena. C'est parce qu'elle s'intéressait à ses racines africaines que sa mère l'avait surnommée « Sudan », d'où ce nom de scène. Elle a aussi, à ses débuts, confié avoir été inspirée par nombre de musiciens africains, et notamment le Camerounais Francis Bebey et le violoniste soudanais Asim Gorashi.

    Sur ce nouvel album The BPM, elle explore effectivement deux autres sources d'inspiration, la musique électronique : la house de Chicago et la techno de Detroit, les deux villes dont sont originaires ses parents.

    Cela s'entend particulièrement sur le titre « A bug's life ».

    続きを読む 一部表示
    6 分
  • «Presque Punk» de P.R2B: de la fatigue générale à l'énergie collective
    2025/12/15

    Quatre ans après Rayons Gamma, la chanteuse française P.R2B revient avec un deuxième album intitulé Presque Punk. Un disque à la croisée de la fête et de l’émotion, où elle explore les thèmes du burn-out, du stress et de la violence du monde du travail.

    P.R2B a composé cet album seule dans les Cévennes, au sud de la France. Installée dans un hameau entouré de montagnes, elle s'y est reconnectée à la nature comme à son propre corps. Mais ses amis venus la visiter, eux, lui confiaient leur perte de sens dans leur vie professionnelle, les journées passées assis devant un écran, l’épuisement du quotidien au bureau. Dans Presque Punk, la main qui pianote sur un clavier d'ordinateur devient alors celle qui joue du piano.

    Un désordre joyeux

    L'album navigue entre techno spectaculaire, piano-voix dénudés, guitare et une énergie club à la fois dramatique et burlesque, qui s'est imposée au fil du processus. P.R2B raconte : « Il y avait déjà beaucoup de voix chorales, de questions réponses, d'éléments samplés : des bruits de films, des cris, des sons métalliques. Tout était déjà là dans les maquettes. Et, ensuite finalement, il y a aussi eu le corps : j'avais vraiment envie que ça s'incarne dans la danse, comme une catharsis, pour sortir et se libérer. C’est vraiment en travaillant les arrangements, avec le beatmaker Rosalie du 38, qu’on a cherché ensemble à détruire certaines formes des sons de voix, il la passait dans des effets. Dans l'idée, Presque Punk, il y avait aussi cette envie que quelqu'un vienne un peu détruire ce que j'avais fait, pour le transcender et créer une forme de désordre joyeux. »

    Le morceau éponyme, « Presque Punk », est un hymne aux angoisses contemporaines : réchauffement climatique, réseaux sociaux, montée de la violence. Mais l'album ne se contente pas de lister les maux de notre époque. Il nous embarque dans un véritable parcours émotionnel : d’une voix prophétique murmurée au tout début, tout se dérègle, on traverse tristesse et colère avant de s’ouvrir à la joie et à l’espoir.

    La voix au centre

    Côté chant, P.R2B s'inspire des comédies musicales de Jacques Demy mises en musique par Michel Legrand. Sa voix est très droite, sans aucun vibrato, et place les textes au centre. Elle a énormément travaillé la texture des différents enregistrements de voix.

    « J'ai enregistré quasiment toutes les voix toute seule, pour avoir la liberté de choisir le bon moment. Par exemple, j’ai enregistré « Bizarre » très tôt le matin. Parce que c’est une chanson d’amour très simple, et qu’au réveil, quand la journée n’a pas encore commencé, la voix est encore fragile. À l’inverse, pour « Spoil », où je mime les voix des gens qui nous racontent toute notre vie, il fallait que j'aie vécu la journée, voire que je sois fatiguée, pour pouvoir incarner ces différentes voix. Tout le travail a été de raconter quelque chose non seulement par le sens et les mots, mais aussi par la texture même de la voix » explique-t-elle.

    Presque Punk est un album est à la fois festif et intimiste, d'une liberté contagieuse. Face au monde qui vacille, il invite à reprendre le pouvoir en dansant, et à faire de la non-violence un nouveau geste de colère et de résistance. Une nouvelle manière d’être punk aujourd’hui, dans notre monde violent.

    続きを読む 一部表示
    7 分
  • Liz McComb célèbre Noël en gospel et soul à Paris avec «Christmas & Black Nativity»
    2025/12/12

    Plus d’une douzaine d’albums, une carrière hors norme et une énergie intacte. À 73 ans, la chanteuse, pianiste et compositrice afro-américaine Liz McComb fait escale à Paris le 13 décembre 2025 pour célébrer Noël en musique avec son programme Christmas & Black Nativity au Palais des Congrès.

    続きを読む 一部表示
    7 分
  • «Lodèr la Vi» de Saodaj: comment transformer l’épreuve du deuil en un acte artistique
    2025/12/11

    Le groupe réunionnais Saodaj propose avec Lodèr la Vi un nouvel album chargé de sens. Ce titre en créole signifie « Le parfum de la vie » et fait écho à un drame récent : la disparition, en 2024, d’un jeune membre du groupe. L’album s’inscrit ainsi comme un hommage musical et un moyen d’exorciser le chagrin collectif.

    Depuis près de quatorze ans, Saodaj fait rayonner le maloya, musique traditionnelle de La Réunion, sur toutes les grandes scènes internationales. Le binôme fondateur, Marie Lanfroy (chant) et Jonathan Itema (percussions), façonne les paroles et la musique autour du créole réunionnais, une langue vivante et expressive. Le maloya revisité par Saodaj se distingue par ses arrangements audacieux et son ancrage dans la culture créole.

    La langue créole, omniprésente dans cet album, est célébrée pour sa musicalité et la force de ses mots. Comme le souligne Marie Lanfroy, le créole est une « langue qui chante ». « Sur les scènes nationales ou internationales, les gens ne comprennent pas forcément. Donc, on prend le temps entre les morceaux d'expliquer de quoi ça parle. Dans les disques que l'on fait, on met toujours les traductions, en français, en anglais, pour que les gens puissent s'approprier le message. »

    Les textes de Lodèr la Vi portent ainsi l’émotion et la mémoire, tout en affirmant la singularité de la culture réunionnaise. Avec ce nouvel opus, Saodaj transforme l’épreuve du deuil en un acte artistique universel, qui touche autant par sa sincérité que par l’énergie du maloya. Lodèr la Vi se découvre comme un album hommage, porteur d’une tradition vivante et d’un désir de transmission.

    続きを読む 一部表示
    5 分
  • Obongjayar, l'artiste nigérian qui revendique une musique «post afro» sans contraintes
    2025/12/10

    Quelque part entre l'afrobeat, le rock, la pop et le hip-hop, à l'intersection entre son Nigeria natal et la scène musicale britannique : voilà où se situe Obongjayar, l'artiste nigérian, propulsé sous les feux des projecteurs depuis sa collaboration avec Fred Again. Sur le titre « Adore U », faisait partie des quelque 70 artistes invités à l'édition 2025 des TransMusicales de Rennes. Rencontre.

    Dans la vie, Obongjayar est comme sur scène et en studio : plein d'énergie, débordant d'idées et de métaphores de son cru. L'artiste nigérian d'une trentaine d'années n'hésite ainsi pas à comparer sa musique à un velouté « Pour faire une bonne soupe, saine et nutritive, il faut plein d'ingrédients. Ma musique, c'est pareil. »

    Et d'ingrédients, sa musique en foisonne : de son EP Which Way is Forward (2020) à son récent album Paradise Now (2025), les influences se croisent et se rencontrent, et les lignes se brouillent un peu plus à chaque projet. Les inspirations afrobeat sont évidentes (« je suis nigérian, africain, ce sont mes racines »), mais elles se mêlent aussi de sonorités soul, funk, hip hop ou rock. Et sa voix, tantôt falsetto surprenant, tantôt grave et rocailleuse, évolue au gré des sonorités de ses morceaux. « Ma musique, c'est un mélange entre là d'où je viens, et tout ce à quoi j'ai été exposé ensuite », explique le chanteur sans chichis ni fioritures.

    Le Nigeria, et tout le reste

    Car derrière Obongjayar, il y a surtout Steven Umoh, un trentenaire qui a vécu à Calabar, dans le sud du Nigeria, avant de s'installer à Londres il y a une quinzaine d'années. Son nom de scène lui-même témoigne de ce parcours : Obongjayar, cela vient de « obong » – roi, en efik, sa langue maternelle – et du mot « junior », remixé à sa sauce.

    Rien d'étonnant donc à ce que sa musique soit un savant mélange d'influences multiples grapillées ça et là. Un style unique en son genre, que l'artiste cultive savamment lui-même : « définir ma musique, ce serait l'enfermer dans une case. » Or, Obongjayar fonctionne à l'envie du moment, nul besoin donc de mettre des mots définitifs sur ces désirs : « qui peut dire ce dont il aura envie toute sa vie ? »

    À lire aussiObongjayar: «Définir ma musique, ce serait la mettre dans une case»

    Quand même, lorsqu'on insiste un peu, Steven Umoh accepte de donner un qualificatif : ce qu'il fait, « c'est de la post-afro », comprendre « ce qui vient après » les influences afro qui l'ont nourri. Là encore, cela reste vague, ça tombe bien : c'est précisément le but.

    Une liberté totale

    Ce que revendique en fait Obongjayar, c'est le fait d'exister en dehors des normes et des règles prédéfinies, pour se créer son propre espace d'expression. Un endroit où l'on peut parler, dans le même album, d'amour, de sexe, de spiritualité et de politique ; où l'on peut explorer des sonorités afropop et folk (« Holy Mountain ») autant que des influences punk (« Jellyfish ») ou l'univers sulfureux des cow-boys texans (« Sweet Danger »).

    C'est là le cœur de sa philosophie : ne pas se brider, ne pas mentir non plus. Une vulnérabilité qui peut surprendre, pour un artiste qui se revendique volontiers timide. Cela s'explique par une distinction essentielle : Obongjayar a beau être réservé sur certains sujets, il « ne [s]e cache pas ». « Je sais qui je suis, je sais ce que je veux. Avec ma musique, je suis intégralement nu. Et j'aime ce que je vois dans le miroir. »

    続きを読む 一部表示
    6 分
  • De La Soul, «Cabin in the sky», un album hommage joyeux à l'ami disparu
    2025/12/09

    Neuvième album studio d'un groupe new yorkais mythique, De La Soul. Cabin in the Sky signe le retour des pionniers du hip hop alternatif américain avec un des membres du trio en moins Dave, dit « Trugoy The Dove », qui a eu le temps d'enregistrer quelques morceaux avant sa mort en 2023. Beaucoup de beau monde sur cet album où l'on rassemble les amis et où l'on fait la fête en pensant au disparu.

    続きを読む 一部表示
    6 分