エピソード

  • Syrie: «L’ONU estime que la pays mettra 50 ans pour reconstruire» ses infrastructures
    2025/06/13
    Malgré les attaques et les divisions, la Syrie vient de célébrer les six premiers mois depuis le départ de Bashar el-Assad. En décembre dernier, Ahmed al-Charaa a remplacé l'ancien dictateur. Les avis divergent sur ce gouvernement de transition. Mais l'une de ses priorités commence à se voir dans la capitale : le retour des touristes. Mais si les avions arrivent à Damas, ailleurs dans le pays, les ravages de la guerre empêchent encore de circuler. Les routes sont à reconstruire. Entretien avec Émile Bouvier, chercheur, auteur pour la revue Les Clés du Moyen-Orient. RFI : Ce retour du tourisme en Syrie est-il déjà visible ? Émile Bouvier : Ce n’est pas encore un phénomène de masse. Des voyageurs syriens ou étrangers arrivent à Damas, la capitale. Mais ailleurs dans le pays, les infrastructures, les routes sont en trop mauvais état pour permettre la circulation. Vous dites que le transport de marchandises et de personnes sera l’une des priorités du nouveau gouvernement de transition d’Ahmed al-Charaa ? La remise en état du pays passe par l’économie. Le transport permet l’arrivée des personnes, des marchandises et des matériaux pour reconstruire le pays. Les hôpitaux, les écoles, les administrations, tout est en ruine aujourd’hui. La volonté, en tout cas affichée, de ce gouvernement de transition est de reconstruire le pays et le développement de l’économie. Cela prendra du temps ? Beaucoup de temps, parce que les villes et les infrastructures sont détruites. Tout le pays est à reconstruire. D’ailleurs, l’ONU estime que la Syrie devrait mettre 50 ans pour arriver à tout reconstruire et vivre dans un pays disons standard, avec des connexions viables et des circulations possibles. Aéroports, chemins de fer, ports… Quelles sont les infrastructures les plus endommagées par la guerre en Syrie ? Toutes, absolument toutes. Toutefois, les ports ont été peu touchés parce qu’ils ont servi à l’armée russe qui a bombardé massivement la Syrie. L’autre raison qui explique la protection des ports est qu’ils étaient en zone alaouite, la communauté de l’ancien dictateur Bachar el-Assad. Les seuls aéroports qui ont déjà rouvert sont les aéroports de Damas et d’Alep au nord-ouest du pays. Mais en dehors de cela, il faut vraiment tout remettre sur pied. Pour des millions de dollars. Qui va payer ? C'est un prix et une charge exorbitante. C’est bien pour cela que les pays voisins comme le Qatar ou l’Arabie saoudite – qui voient dans ce nouveau gouvernement un gage de stabilité dans la région, même relative avec des conflits larvés – ont décidé de rembourser les dettes syriennes auprès de la Banque Mondiale et de payer une partie des salaires des fonctionnaires du pays pour alléger le poids de la tâche immense de cette nouvelle autorité syrienne. Mais l’axe majeur de connexion Alep-Damas passe par les villes principales comme Homs dans le centre de la Syrie. Quel rôle des États-Unis après l’entretien le mois dernier entre Donald Trump et Ahmed al-Charaa ? Les États-Unis, après l'entrevue entre les deux présidents, ont levé les sanctions et vont se positionner pour les échanges commerciaux et la participation à la reconstruction avec des entreprises américaines. Et l’Europe, qui a elle aussi levé les sanctions, va-t-elle faire travailler ses entreprises en Syrie ? Sans doute, puisque la Commission européenne a, elle aussi, levé les sanctions à l’encontre de la Syrie. L'Italie s'est déjà positionnée. De plus, l'Europe reste dans une position d'entre deux, partagée entre l'observation de cette nouvelle autorité syrienne qui devra donner des gages de stabilité politique et le désir de ne pas rater l'opportunité de la reconstruction économique en Syrie. Vous croyez plutôt à l'action rapide de la Turquie. C'est certain. La Turquie sera la première à investir et à s'investir en Syrie. La Turquie va jouer un rôle majeur en Syrie, le président Recep Tayyip Erdogan l’a annoncé officiellement en public, la Turquie sera un partenaire économique et politique majeur de la Syrie. On parle beaucoup des grandes villes comme Damas, Homs ou Alep. Qu’en est-il des villes et des villages ruraux, dans les déserts ou les campagnes ? Là-bas, les populations touchées par la guerre sont réduites et très fragilisées. Elles ne sont pas encore en mesure, mentalement et physiquement, de reprendre un train de vie régulier. Les impacts sont gigantesques et leurs routes éloignées de villes, souvent démolies. Ou si elles ne sont pas détruites, elles sont dans extrême mauvais état. L’ancien président Bachar el-Assad n’a jamais eu une politique volontariste dans les transports. Les routes n’étaient pas entretenues, pas remises à niveau ni reliées au reste du pays. L’est et le nord-est de la Syrie, des régions où les besoins de reconstruire seraient parmi les plus ...
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  • L'Inde, ses Airbus et ses plans transport
    2025/06/06
    Dans un an, l'Inde aura 50 destinations mondiales de plus. La semaine dernière, les patrons d'Airbus se sont déplacés pour fêter une vente record d'avions à New-Delhi. Trente gros porteurs pour la compagnie indienne Indigo, déjà principale cliente de l'avionneur européen. Ce contrat record répond à un développement des transports indiens. Aujourd'hui, le secteur reste financé par les sociétés privées. Éclairage avec l'enseignant-chercheur, Yves-Marie Jules Rault-Chodankar. RFI : Yves-Marie Jules Rault-Chodankar, vous êtes un des spécialistes mondiaux de l'Inde et de ses infrastructures. Vous connaissez bien le transport, vous allez en Inde souvent. Et vous dites que l'inde est l'un des plus grands pays à construire des infrastructures : des routes, des aéroports, etc.Yves-Marie Jules Rault-Chodankar : Oui, effectivement. Aujourd'hui, les besoins de transports sont énormes. La population est en forte croissance, la croissance économique aussi et les infrastructures sont soit vieillissantes, soit absentes. Parlez-nous des plans de développement initiés dans les années 2000 par les gouvernements précédent l'arrivée du Premier ministre Narendra Modi.Ce sont des plans de modernisation sous forme de corridors visant à construire des espaces industriels en reliant les plus grandes villes du pays. L'exemple le plus abouti est celui entre la capitale et New Delhi et Bombay. Jusqu'ici, les trains étaient très lents, il fallait 20 heures de voyage, l'ouverture d'aéroports va faciliter le commerce et la vie des populations. Que signifie cette vente record de 30 avions supplémentaires pour la compagnie indienne Indigo qui possède déjà une flotte d'Airbus ?En quelques années, la compagnie indienne Indigo s'est imposée sur le marché. Non seulement pour les lignes intérieures, mais aussi au plan international puisqu'elle est aujourd'hui l'une des plus grandes compagnies mondiales. Cinquante nouvelles destinations permettant de relier la capitale et les grandes villes indiennes vont naître d'ici à 2026.Dès son arrivée au pouvoir, le Premier ministre a dit son intention de développer les transports. Pourtant, vous dîtes que le gouvernement verse peu d'argent. Parfaitement. Il faut préciser que l'actuel gouvernement ne fait que suivre les plans décidés par les gouvernements précédents. Mais nous sommes aujourd'hui dans une forme de partenariat public-privé. Où l'action du gouvernement se concentre surtout sur des autorisations de cession de terrain, des facilitations en réalité pour les projets immobiliers et de transport financés en majorité par les entreprises privées. Un exemple à Bombay : le bidonville de Dharavi. L'idée est d'en faire d'ici à 2030 un grand centre industriel en rasant toutes les constructions pour y mettre à la place des tours. Il est prévu des ports, des aéroports. Ce projet est pris en charge à 80% par le groupe Adani, l'un des plus grands groupes indiens du pays. Comment la population ressent-elle ces plans de constructions ?Les réactions sont mitigées et dépendent des États. Ici en Europe, on oublie assez vite les échelles gigantesques de ce pays-continent qui compte plus de 1,4 milliard d'habitants. Mais en majorité, ils sont vus d'un bon œil puisque les promoteurs facilitent la vie des millions de personnes dans des villes congestionnées par la circulation routière. La construction de nouveaux métros satisfait les classes moyennes. Et cela flatte l'égo des Indiens. Toutes les inaugurations sont assurées par le Premier ministre Narendra Modi. Il sait très bien profiter de ces moments pour son parti. Ce sont en fait des ponts, des routes, à l'exemple de la Coastal Road tout autour de Bombay, des autoroutes qui relient la côte maritime que Narendra Modi a ouverte sous les caméras.Y a-t-il entre les villes et les zones rurales vis-à-vis des habitants et des constructions de transports nouveaux ? Oui. Je pense aux ports et aux zones économiques spéciales du pays où le secteur privé construit sans se soucier de la protection de l'environnement ni des villages de pêcheurs. Il y a des cas où on ne leur demande même pas leur avis, on les chasse pour construire des bâtiments, des routes, des rails. Et là effectivement, des associations tentent de s'y opposer, mais sans grand succès. Un État, du Bengale, qui se situe plus à l'ouest de l'Inde avec une tradition communiste, et un gouvernement d'opposition, a montré que les autorités ont réussi à faire arrêter les travaux. À lire aussiInde: boom dans le secteur du transport aérien
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  • Le tourisme de l'espace, un bonus européen
    2025/05/30
    Avec un ticket moins cher, seriez-vous partant pour l'espace ? Déjà développé en Inde, aux États-Unis ou en Chine, le tourisme spatial reste méconnu des Européens. Pourtant, ce nouveau tourisme est porteur d'emplois et redynamiserait l'Europe. C'est en tout cas l'avis de Michel Messager, l'ancien directeur de l'Agence européenne du Tourisme spatial. Pour le lancement de sa nouvelle association, Space Consult, il répond aux questions de Marina Mielczarek. Et il nous apprend le rôle de l'Afrique. RFI : Space Consult, votre nouvelle association, vise à faire connaître le tourisme spatial en Europe. Sommes-nous si en retard que cela ? Michel Marchand : Oui ! Le secteur se développe aux États-Unis, en Inde, en Chine et aux Émirats-Unis. Ici en Europe, nous connaissons mal les énormes débouchés pour la France et ses voisins. Il suffirait d’une volonté politique plus forte. Vous dîtes que ce serait une façon de réveiller et renouveler l’industrie européenne ! C’est vrai. Le tourisme spatial englobe un champ de thématiques insoupçonnées : les parcs d’attraction, les hôtels, les restaurants, mais également l’industrie médicale et du textile. Adidas, Converse, autant des marques mondiales fabriquent des vêtements spatiaux pour les professionnels et s’en inspirent pour lancer des habits auprès du grand public. Avec les Français, c’est surprenant, racontez-nous l’aventure des pâtés en boîte Hénaff.Le public français va être surpris d’apprendre que c’est la Maison Hénaff qui a décroché l’un des rôles clé dans le conditionnement des aliments spatiaux, la nourriture des astronautes. À l’échelle industrielle élargie, ce sont des milliers d’emplois à créer. Vous avez visité des parcs d’attraction (notamment aux États-Unis) entièrement dédiés au tourisme spatial. Pariez-vous pour le même succès en Europe si le continent s’engageait ? Parfaitement ! Regardez, en Espagne, le constructeur automobile Ferrari a ouvert son parc à thème, c’est un succès ! Pourtant, il y a huit ans, personne n’y croyait. En 2024, le tourisme spatial devait connaître une valorisation de 1 500 millions de dollars. Une croissance de 36,6 % par an d'ici à 2033. L’Europe a une carte à jouer. Elle a d’excellents ingénieurs et les jeunes, j’ai moi-même des petits-enfants, ils sont fascinés dès qu’on leur montre des fusées. Mais il ne faut pas attendre, sinon comme pour l’internet, l’Europe risque de passer à côté. Au-delà des ingénieurs, on aura besoin d’employés sur terre, des cuisiniers, des serveurs, des designers. Jusqu’ici, à part les astronautes, seulement une soixantaine de personnes ont pu faire des voyages en capsule pour tourner autour de la terre. Que recherchent-ils, voir la terre d’en haut ? Oui, et n’oubliez-pas que ces vols servent la science. Les professionnels ne s’arrêtent pas à basse altitude comme les vols pour le grand public. Ils se poseront sur des planètes comme ils se sont posés sur la Lune. Saviez-vous que les appareillages cardiaques d’aujourd’hui, les pacemakers, sont issus de la recherche lunaire ? La Lune a beaucoup de minerais et là encore, on va reparler d’Elon Musk, l’industriel américain avec ses recherches pour conquérir Mars. Lors du 11e vol touristique suborbital, la chanteuse Katy Perry et ses partenaires de voyage (scientifique, productrice de cinéma…) ont été critiqués pour avoir pollué l’atmosphère à bord de la fusée de Blue Origin, la firme de Jeff Bezos, parce qu’elles se revendiquent en même temps écologistes.C’est là que les critiques parlent trop vite. On ne les a pas entendus lors d'autres voyages ces dernières années qui n’avaient pas de stars à bord. Oui, le tourisme pollue, mais comme toutes les activités liées au tourisme : les croisières, les avis, les voitures. De toute façon, comme tout secteur voué à se démocratiser, les débuts vont être pour des ultra-riches, et petit à petit les prix vont baisser. Pour le moment, le billet pour voyager en orbite à 100 km et redescendre est autour de 300 000 euros. Pour l’avion, ça a été la même chose. Plus on multiplie les vols, plus on améliore la sécurité et les prix des vols. Vous dites également que l’écologie en bénéficiera avec les travaux scientifiques de l’espace. Là encore, le potentiel est gigantesque et porteur d’avenir pour l’humanité. Ne serait-ce que pour l’étude des nouveaux minerais, qui aboutiront à fabriquer de nouvelles énergies, qui elles-mêmes amélioreront la qualité des carburants ! Un autre secteur, la santé : les passagers servent à la science, car les réactions de leurs corps sont enregistrées. La médecine va développer de nouveaux médicaments, l’histoire scientifique et les grandes avancées ont toujours fonctionné comme cela. Protéger la terre et développer le spatial, l'un ...
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  • Transport aérien: pourquoi les carburants «verts» tournent au ralenti
    2025/05/23
    L'accord va marquer l'aviation bon marché. Ce printemps, EasyJet renforce ses carburants écologiques. Comme toutes les flottes aériennes, cette compagnie est retardée par la lenteur de fabrication et les complications de nouveaux fuels moins polluants. Pour répondre aux objectifs de dépollution en Europe et au Royaume-Uni, EasyJet vient de lancer (c'était fin avril 2025) une alliance à quatre têtes. Compagnie, fabricant, distributeur et groupes financiers. La formule réussira-t-elle à débloquer les freins du marché ? Aujourd'hui, les compagnies européennes ont le choix entre deux sortes de carburants écologiques. D'un côté, les biocarburants appelés issus des déchets de l'agriculture (plantes, bois, résidus d'huiles de cuisines et des graisses animales, etc.). De l'autre, les carburants de synthèse. Fabriqués en laboratoire grâce à l'électricité dite « propre » ou « verte » comme l'hydrogène hydraulique ou la transformation du dioxyde de carbone.Seulement voilà, l'hydrogène n'est pas facile à fabriquer ni à stocker. Même chose pour la technique au dioxyde de carbone. Ce qui est rare est cher. Quel que soit le carburant vert, il reste cinq à six fois plus cher par rapport aux diesel et carburants hybride (mélange biocarburant et diesel) d’aujourd’hui.Seulement 2% de biocarburants dans les avions en EuropePour le moment, les avions décollant des aéroports européens doivent compter 2% (taux minimum) de biocarburant pour chaque vol. L’Aviation civile internationale vise 2030 à en imposer 5% de biocarburant dans les avions du monde entier. Mais même avec ces taux, aujourd'hui la facture reste élevée. Il faut donc pour les compagnies une vraie volonté économique à long terme pour assurer ses approvisionnements.Parmi les compagnies aériennes bien engagées dans l’utilisation de carburants « verts », on trouve la compagnie Air France dont la clientèle a réclamé des efforts pour réduire la pollution. En revanche, du côté des vols low-cost, peu chers, la clientèle ne répond pas autant. Bertrand Godinot, directeur la Compagnie easyJet pour l'Europe et le Royaume-Uni a signé l'alliance Atoba-EasyJet-World Fuel pour assurer non seulement la quantité, mais l’assurance des approvisionnements des carburants écologiques : « Ce que nous constatons, c'est que les clients des vols low cost ne veulent pas payer leurs billets plus chers pour compenser le prix des nouveaux carburants ou des appareils modernes (moins gourmands en carburant.) Or, nous savons qu’à l’avenir, les taux de biocarburants imposés dans les avions en Europe augmenteront. Les progrès pour de nouveaux produits et de nouveaux moteurs vont nous aider. Le marché va donc connaître une demande d’offres et de demandes croissantes. EasyJet vient donc de signer avec Atoba et World Fuel (un fabricant et un partenaire financier spécialisé) pour ne pas être pris de court. L’idée est d’assurer nos approvisionnements sur le long terme. D’autre part, nous voulons jouer un rôle de modèle à l’échelle planétaire. Pour arriver à dépolluer le secteur aérien, toutes les compagnies du monde doivent s’y mettre ! Dans le monde aérien, les professionnels disent de plus en plus que l'Afrique, avec son énergie solaire, pourrait très bien devenir pionnière en nouvelle énergie aérienne. Toutes les volontés seront bonnes puisque aujourd'hui, l'Europe est un peu seule. Dans son étude, l’Organisation non gouvernementale Transports & Environnement estime que près de 87% des compagnies du monde négligent l'utilisation de carburants moins polluants dans leurs appareils.Subventionner ou imposerPour Laurent Timsit, directeur de la Fnam (Fédération française de l'aviation et de ses métiers), les pays les plus engagés se trouvent en Europe qui est une pionnière. Mais parmi les autres pays fabricant ces carburants écologiques, on trouve des raisons bien différentes. À l’image des États-Unis versus Europe : « Il est vrai qu’en Europe, les taux minimums de biocarburants incorporés aux carburants standards sont imposés sur les vols décollant de l’Union européenne. Tandis qu’aux États-Unis, les compagnies bénéficient d’un marché où sont subventionnés ! Les producteurs vendent donc leurs biocarburants à bon marché. L’Asie avec Singapour et la Chine ont aussi développé leur industrie de production. Alors quel avenir pour les nouveaux carburants aériens ? Je dirais qu’on avance lentement, mais sûrement. L’hydrogène à base d’énergies renouvelables arrivera un jour à être produit et stocké à grande échelle. Mais là encore, nos gouvernements doivent comprendre qu’il faut soutenir l’industrie des carburants et des concepteurs d’avions. » À lire aussiEn 10 ans, l'Afrique a doublé ses capacités de production d'énergies renouvelablesParmi les solutions en attendant, des carburants à 70% écologiques, des ...
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  • Dans le Grand Nord, le Groenland préside le Conseil de l'Arctique pour deux ans
    2025/05/16
    Depuis lundi, le Groenland, préside le Conseil de l'Arctique. Huit grands pays nordiques, dont la Russie, le Canada et les États-Unis, appartiennent à ce groupe scientifique. C'est une inuite, l'actuelle ministre des Affaires étrangères du Groenland, qui orientera le développement de la région. Pour le chercheur à l'École de guerre de Paris, Mikaa Blugeon-Mered, les enjeux dépassent le refus d'appartenir aux États-Unis de Donald Trump. Le Groenland veut devenir un modèle de transport écologique en adoptant l'hydrogène et en développant une pratique du tourisme limitée. RFI : Une petite révolution cette nouvelle présidence du Conseil de l’Arctique ? Mikaa Blugeon-Mered : C’est en effet le Danemark (auquel le Groenland est rattaché) qui a décidé de donner la main aux inuits pour ces deux années de présidence tournante. Avec les huit pays membres – États-Unis, Russie, Danemark, Norvège, Canada, Suède, Finlande, Islande – ajoutés à plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) et à l’OMI, l’Organisation maritime internationale, les inuits vont orienter les choix économiques du Grand Nord. Avec deux grandes priorités, la fabrication d’hydrogène écologique (à partir de l’énergie de l’eau, hydraulique) et le tourisme encadré. Quels changements pour le transport ? Les changements sont majeurs et ils ont déjà commencé. Il faut savoir que l’Arctique est une région glaciale avec peu de routes. Le principal mode de transport entre pays voisins est l’avion. Par ailleurs, les étrangers du monde entier ne peuvent pas venir en train ni même en voiture. Il faut donc le bateau et l’avion.Avec, en ligne de mire, le développement du tourisme ? L’an dernier, le Groenland a ouvert le nouvel aéroport de Nuuk, la capitale, au sud-ouest du pays, et deux autres aéroports dont les travaux seront définitivement terminés en 2026. D’autre part, l’énergie qui alimentera ces aéroports pourrait devenir un modèle écologique pour le monde.Grâce à la fabrication de l’hydrogène vert, à base d’eau. Mais comment peut-il se préserver du tourisme de masse qui a causé des dommages, par exemple à Venise en Italie ? Le Groenland avait besoin de ces aéroports pour se moderniser. Il a déjà régulé son tourisme maritime en limitant la distance des paquebots sur certaines de ses côtes. Par ailleurs, il y a plusieurs types de tourisme selon les endroits où se trouvent les aéroports. Par exemple, à Nuuk, le tourisme d’affaires, tandis qu’au sud du pays, où il n’y pas d’ours blancs, les autochtones préfèreraient un tourisme d’agriculture, car les terres sont cultivables.Le Groenland est à sa façon à l’avant-garde du tourisme écologique à l’hydrogène ? Pour les batteries, pour les nouveaux transports, il faudra de l’hydrogène sur lequel elle mise tant avec l’idée de développer son économie sur cet hydrogène. Aujourd’hui, 70% de l’énergie du Groenland est déjà à base d’énergie renouvelable, hydrogène.Avec une retombée politique majeure, l’indépendance.Parfaitement. Le Groenland est un territoire rattaché au Danemark, il veut son indépendance. Avec cette nouvelle économie basée sur le tourisme et l’hydrogène, il pourrait s’émanciper et devenir indépendant.En exportant son énergie ? C’est le projet. Générer des profits avec une nouvelle économie plus exportatrice. Fabriquer des nouveaux carburants – hydrogène, e-carburants, e-méthanol – dont l’aviation a tant besoin pour remplacer les carburants lourds comme le diesel et de cette façon, les constructeurs et les compagnies aériennes pourraient atteindre leurs objectifs de dépollution.Le Groenland pourrait servir de modèle pour l’Afrique avec leur énergie à eux, qui n’est pas l’hydrogène, mais le solaire.Ce serait tout à fait possible. D’ailleurs pas uniquement pour l’Afrique, mais pour de nombreux territoires en Asie, en Amérique latine également. L’administration américaine de Donald Trump veut s’installer au Groenland pour développer son industrie des minerais. Le Groenland s’y est opposé, il en aura vraiment les moyens ? Ce refus reste le choix du Groenland et du Danemark. La Chine a cherché un temps à développer l’extraction des mines du sud du pays où le Groenland ouvre son nouvel aéroport. Pour le moment, le choix des inuits s’oriente vers le tourisme vert et non pas l’extraction des minerais, des batteries électriques, à savoir des terres rares faites de composés de métalliques ou de l’uranium.À lire aussiAujourd'hui l'économie: pourquoi l'Arctique est un territoire si convoité
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  • Automobile: la Slovaquie en première ligne face aux tarifs douaniers américains
    2025/05/09

    Lorsqu’on évoque les taxes d’importation américaines sur les voitures européennes, c’est naturellement l’Allemagne qui vient à l’esprit, tant elle est un poids lourd de l’export automobile. Pourtant, c’est un autre pays qui pourrait être le plus exposé : la Slovaquie. Le pays joue un rôle central dans la fabrication d’accessoires et de composants automobiles destinés à l’exportation, notamment vers les États-Unis. Une réalité que souligne une récente étude de la banque néerlandaise ING, qui pointe ce pays comme l’un des plus vulnérables aux nouvelles mesures douanières américaines.

    Il faut se concentrer un peu pour comprendre le paradoxe ! Pourquoi l’Allemagne, premier fabricant européen de véhicules et principal exportateur vers les États-Unis, souffrirait-elle moins des tarifs douaniers que la Slovaquie ?

    L’Allemagne produit du volume, la Slovaquie du pourcentage

    Parce qu’il s’agit de pourcentage, pas de volume ! La Slovaquie consacre presque toute son industrie à l’automobile. Volkswagen, Peugeot-Citroën, Jaguar, Land Rover tirent profit de ce modèle unique en Europe, avec des usines multifonctions. Sur un site slovaque, on trouve tout sur place : la fabrication de la carrosserie, des composants (phares, vitres, pièces électroniques…), mais aussi des équipes ultra-formées. Nouvelles technologies, écoles d’ingénieurs, centres de recherche et de développement : tout est en place. 80% des véhicules produits sont destinés au marché américain.

    80% de la production pour les États-Unis

    La Slovaquie a mis tous ses œufs dans le même panier. Forcément, comme le souligne Bernard Jullien, directeur du GERPISA (Groupe d’étude et de recherche permanent sur l’industrie et les salariés de l’automobile), dans une économie mondialisée, la moindre hausse des droits de douane se paie très cher.

    À lire aussiDroits de douane sur l'automobile: l'Allemagne inquiète pour son économie après l'annonce des États-Unis

    En Europe, les usines automobiles sont principalement concentrées en Allemagne et en Suède. La France, l’Espagne ou l’Italie comptent relativement peu de sites. Cela renforce encore la position particulière de la Slovaquie, avec ses usines spécialisées tournées vers l’exportation américaine. Par exemple, Volkswagen a confié à ses sites slovaques la production de ses modèles haut de gamme. Certes, la Slovaquie risque d’en souffrir. Mais les acheteurs de ces modèles très chers seront-ils vraiment sensibles à une hausse de prix ? Il faudra attendre pour voir.

    Une régionalisation du marché européen, plutôt que la Chine

    Quant à l’avenir, les avis divergent. Certains économistes envisagent un rapprochement des marchés européens et chinois. Bernard Jullien, lui, n’y croit pas. Pour lui, la conséquence la plus probable des hausses de prix aux États-Unis, c’est la relocalisation : des constructeurs européens qui se recentrent sur leurs marchés intérieurs, dans des zones régionales élargies. Le report des ventes vers la Chine reste donc très incertain. Les États-Unis viennent d’alléger la facture en renonçant aux taxes sur les pièces détachées destinées aux véhicules assemblés sur leur sol, mais aussi au Mexique ou au Canada.

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  • Aéronautique: pourquoi les avions laissent des traces blanches dans le ciel?
    2025/04/25

    Faites d'eau et de suie, ces traînées blanches étaient soupçonnées de polluer l'atmosphère. Cette fois, les preuves sont arrivées. Dans leurs nouvelles études, l'industrie aérienne et les associations écologistes tombent sur les mêmes résultats : les traînées blanches que l'on voit dans le ciel derrière les avions polluent bel et bien. Mais des solutions, parfois controversées, sont envisagées.

    (Rediffusion du 22/03/2025)

    Pour comprendre l'effet des trainées d'avions, imaginez un dormeur sous une couette. La couverture le réchauffe en capturant la chaleur de son corps. Pour les avions, c'est pareil. À haute altitude, dans un ciel suffisamment glacial (-40°C), ces traînées de suie et d'eau glacée vont s'accumuler et former des nuages. Ces nuages glacés capturent la chaleur du soleil et de la terre et la renvoient vers la terre, d'où l'effet réchauffant.

    « C'est exactement comme lorsque l'on respire en hiver. Un nuage sort de votre bouche. L'effet de la haute altitude provoque un choc thermique entre les réacteurs et l'humidité de l'atmosphère. De ce fait, une traîne de gouttelettes glacées va se former. Lorsqu'elle ne disparait pas en quelques minutes, c'est qu'il fait trop froid. Cette traînée va donc geler et s'étaler. Un nuage va se former. Le jour, ce nuage va refroidir la terre, mais la nuit, il va emprisonner la chaleur de la terre et réchauffer la planète. L'effet sur le climat a été démontré », explique Diane Vitry, qui dirige le secteur aéronautique de l'Organisation transport et environnement.

    Contrairement aux apparences, ces traînées vues de la Terre sont blanches. En réalité, elles se composent de suie et de glace. C'est en effet la suie issue des réacteurs qui accroche les gouttelettes d'eau de condensation. Les bandes blanches du ciel sont donc un mélange d'eau et de poussières carbonées. Les chiffres montrent que, compte-tenu des prévisions du trafic jusqu'en 2030, cette pollution de condensation sera au moins aussi nuisible que les émissions de CO2 dues au kérosène aérien.

    La solution, tant que l'aviation fonctionnera au kérosène, consiste à faire éviter aux pilotes les zones les plus froides et les plus humides, selon les conditions météo de leur vol. Aux États-Unis, l'entreprise Google travaille sur la question avec la Fondation Gates. En France, l'entreprise Thalès s'est emparé du problème. « Notre programme, auprès des pilotes de la compagnie aérienne Amelia, a prouvé son efficacité. Il ne s'agit pas de désorganiser le trafic aérien planétaire., mais seulement de jouer sur les trajectoires des appareils pour leur faire éviter les zones froides et humides. Aujourd'hui, les progrès des calculs météo améliorent considérablement les prévisions de vol. Il suffit de peu de distances, de 600 à 1 200 mètres d'altitude plus bas. Cela suffit, en temps réel, à éviter les nuages condensations », détaille Julien Lopez, qui dirige le programme condensation chez Thalès.

    Mais, revers de la médaille, cette solution sur les trajectoires contient ses propres paradoxes. Compte tenu de la croissance continue du trafic aérien jusqu'en 2050, chercheurs et écologistes craignent que faire voler des avions plus bas rapproche la pollution de la Terre. Les particules fines de CO2, cancérigènes, entreraient d'autant plus dans nos bronches.

    Parce qu'il est sous-estimé, les chercheurs du GIEC, le groupement international sur le climat, demande à ce que le réchauffement lié aux traînées de condensation soit pris en compte dans les calculs de pollution des transports. Le but reste de répondre aux objectifs des accords de Paris sur les réductions du réchauffement climatique.

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  • En Asie du Sud-Est, les transports sont à la pointe de la modernité
    2025/04/18

    Saviez-vous que c'est en Asie qu'il y a le plus de compagnies low cost, ces compagnies d'avions à bas prix ? Ou encore que Singapour est un port de marchandises presque entièrement robotisé ? Voici ce que l'on apprend dans le nouveau livre de Sophie Boisseau du Rocher. Spécialiste de l'Asie, elle publie : L'Asie-Pacifique, nouveau centre du monde, aux éditions Odile Jacob.

    (1ʳᵉ diffusion le 15/02/25)

    RFI : Vous sillonnez l’Asie depuis plus de trente ans. Les transports, dites-vous, en Asie du Sud-Est sont à la pointe de la modernité ?

    Sophie Boisseau du Rocher : Oui, ce qui frappe lorsque vous débarquez dans un aéroport de Taïwan, de Thaïlande, de Singapour, de Malaisie, c’est leur rapidité et l’efficacité. Par exemple, à l’arrivée, pour rejoindre la capitale ou les villes importantes de province, il y a des navettes rapides ou des trains.

    Facilitée grâce à une avance technologique, expliquez-vous, au sein même de l’aéroport.

    Parfaitement ! Pour les flux de passagers, tout va très vite. Les passeports sont biométriques, il y a des bornes pour accélérer les passages des bagages et les vérifications d’identité.

    Vous nous apprenez des mots nouveaux. Par exemple, au sujet des Routes de la soie chinoises, ces réseaux mondiaux (trains, avions, ports…), vous parlez des Routes asiatiques de la tech.

    Et il n’y a pas que la Chine, loin de là. Il faut sortir de ce préjugé de ne voir le secteur du transport que par le prisme de la Chine. En Asie du Sud-Est, la concurrence entre les pays est un élément important de compréhension de cette région du monde.

    Dans quel domaine ?

    Les conteneurs par exemple. Les trois premiers fabricants de conteneurs du monde sont asiatiques — chinois, japonais et sud-coréens.

    Vous êtes témoin de l’énorme développement du secteur maritime et du transport de marchandises par la mer ?

    L’Asie Pacifique est au cœur de la nouvelle géopolitique mondiale. 60% des bateaux transporteurs de marchandises du monde passent par l’Asie du Sud-Est.

    Avec un rôle important du port de Singapour ?

    Oui, aller à Singapour et voir le niveau de technologie du port est, pour des Européens, incroyable ! Pratiquement toutes les étapes sont robotisées — les grues, les transits pour relier les voies ferrées ou les routes pour continuer l’acheminement intérieur par camions ou trains.

    L’une des autres spécificités est l’aérien, avec la multiplication des compagnies low cost, les compagnies à bas prix.

    Là encore, une incroyable réussite, que ce soit en Indonésie, en Thaïlande, en Chine, aux Philippines, en Malaisie. En Malaisie, Air Asia propose des vols locaux, provinciaux qui permettent de relier les villes secondaires entre elles.

    Et ça fonctionne bien ?

    Parfaitement bien. Ce qui est intéressant, c'est de voir que ces compagnies sont très utilisées par les populations régionales qui n’ont pas les moyens de s’acheter des billets sur les compagnies nationales aériennes de leur pays ou sur les compagnies étrangères.

    En définitive, votre livre est un grand souffle d’espoir pour l’avenir de l’Asie du Sud-Est et de ses transports.

    Oui, ils ne sont pas du tout inquiets pour leur avenir ! Il faut veiller à ce que ce développement technologique et ces différentes solutions des transports fassent progresser le niveau de vie des habitants.

    Un mot de conclusion ?

    Juste un chiffre pour finir. Sur les 2,3 milliards d’habitants, qui n’intègrent ni l’Inde, ni l’Australie, 800 millions de jeunes se trouvent en Asie Pacifique !

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