Myrianne Dumont n’a pas eu beaucoup de chance dans la vie. En plus d’être muette et de se considérer comme une mocheté, elle a perdu sa mère en venant au monde, en plus d’être abandonnée par son père. Mais la vie n’est pas si cruelle et réserve à tous son conte de fées, surtout à ceux qui se permettent de se laisser pénétrer par le rêve; celui qu’on n’a pas eu, celui qu’on a voulu, celui que l’on a tué, celui qui nous étouffe. La chance de Myrianne aura été de trouver son prince charmant, mais aussi de découvrir en elle des forces insoupçonnées. Celle de son amoureux, Don Richard, qui croyait initialement trouver son bonheur dans la célébrité et la richesse, a été de retrouver en lui la simplicité de l’amour partagé. Roman écrit avec une intelligence peu commune, Quand le bonheur s’en mêle montre un style d’une simplicité pratiquement enfantine. Mais il ne faut pas se méprendre. Ce livre happe le lecteur dès les premières lignes et ne lui tourne jamais le dos. Grâce à une plume qui sait utiliser le lieu commun et virevolter allègrement au-dessus avec une souplesse digne des meilleurs artistes de cirque, cette œuvre de Chantale Côté ne se prend pas au sérieux... Et pourtant, par un tour de passe-passe, on en sort sourdement remué. Une très belle surprise, où l’on découvre que la cause d’un malheur n’est pas toujours simple et qu’un bonheur peut cacher une détresse qu’on ne veut pas voir.