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Un trait d'union entre Occident et Asie: une ligne ferroviaire entre l'Iran et la Turquie pour 2029

Un trait d'union entre Occident et Asie: une ligne ferroviaire entre l'Iran et la Turquie pour 2029

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Elle ne mesure que 200 kilomètres, et pourtant, elle bouleverse le commerce mondial. Une nouvelle ligne ferroviaire est annoncée entre l'Iran et la Turquie. Les rails aux abords du lac de Van, dans l'est iranien, traverseront la frontière avec la Turquie. Les deux pays ont signé le projet la semaine dernière, le 30 novembre à Téhéran, la capitale de l'Iran. Avec ce nouveau tronçon qui ouvrira dans quatre ans, deux régions du monde pourront se rejoindre sans interruption : l'Asie et l'Europe. Les chemins de fer en Iran sont lents, les rails vieillis, mais le train reste tout de même le moyen le plus simple et le moins cher pour transporter les marchandises. C'est justement en vue d'élargir son économie que cette nouvelle ligne de 200 kilomètres Marand-Cheshmeh Soraya, entre l'Iran et la Turquie, va s'ouvrir. L'Iran et la Turquie possèdent de nombreuses lignes de train. Le projet de traverser la frontière iranienne depuis la ville de Marand est un projet ancien. Depuis dix ans, le poids de l'embargo international visant Téhéran en raison de son projet de développement nucléaire empêche le pays de bénéficier d'investissements en infrastructures. L'accord signé à Téhéran le 30 novembre marquera le trait d'union entre Occident et Asie. Après une poignée de main, les ministres du Commerce et des Affaires étrangères turcs et iraniens se sont félicités de devenir des acteurs du transport mondial. Une stratégie de long terme Grâce à cette nouvelle voie ferrée, la route sera directe et ininterrompue entre la Chine et l'Europe. Les Chinois ont d'ailleurs inscrit l'Iran et la Turquie dans leur mega-projet de connexions internationales « nouvelles routes de la soie »/« ceintures de la Soie ». Les trains pourront rouler sur ce nouveau passage avec 27 voitures cargo chargées de marchandises de transit. Le projet prévoit d'accroître le volume de transport. Une première étape prévoit 1 500 tonnes par mois. Si la circulation s'avère efficace, la capacité pourrait passer à 20 000 tonnes mensuelles. Le continent européen et la Chine sont deux immenses bassins de consommateurs. Ce nouvel axe ferré entre Marand (Iran) et Cheshmeh Soraya (Turquie) sera donc dédié au transport de marchandises. Aucun des deux pays n'a évoqué la possibilité d'en faire une ligne touristique pour passagers. À lire aussiNouvelles routes de la soie, 10 ans après Le rail entre lac et montagnes Ce n'est pas facile d'installer des rails dans cette région montagneuse irano-turque, entre lac et montagnes. La présence du lac de Van, à l'est de la Turquie, avec ses 120 kilomètres de long, a toujours empêché la fluidité du transport ferroviaire. Jusqu'ici, les trains étaient obligés de s'arrêter aux bords du lac. Ensuite, ils déchargeaient leurs cargaisons sur des bateaux pour pouvoir atteindre l'autre rive et continuer le chemin. Le lac de Van est le plus vaste du pays. La nouvelle ligne de train entre Marand-Cheshmeh Soraya contournera cet obstacle. Cependant, Emile Bouvier, chercheur et auteur pour la revue Les Clés du Moyen-Orient, qui emprunte régulièrement les trains turcs et iraniens, reconnaît que construire des voies ferrées dans cette région n'est pas si facile : « Effectivement, ce projet offrira un itinéraire ininterrompu entre la Chine et l'Europe. Mais j'insiste sur le fait que ce n'est pas un projet facile à mettre en place. Je connais cette région à la frontière irano-turque, elle est traversée par des chaînes montagneuses. Il n'y est pas aisé d'installer des infrastructures. L'avantage de cette ligne de 200 kilomètres est de compléter des passages déjà équipés en réseau ferré et maritime. Ainsi, il donnera à la Chine l'accès à la mer Noire et à la mer Méditerranée. » Les travaux de la ligne Marand-Cheshmeh Soraya s'étaleront jusqu'en 2029. Le coût estimé est de 1,6 milliard de dollars. Le rôle de la guerre en Ukraine Depuis 2014 avec le début de l'invasion russe de l'Ukraine, la géopolitique a évolué en pénalisant la Russie. Les sanctions pétrolières décidées il y a trois ans après l'offensive massive de Moscou sur le territoire ukrainien ont bloqué les échanges commerciaux entre la Russie et les pays européens. Par conséquent, privée des routes russes, la Chine a dû s'adapter. Cette nouvelle liaison entre l'Iran et la Turquie apparaît comme un ancrage supplémentaire de la Chine au Moyen-Orient et en Europe. Certains experts comme Nicolas Monceau, spécialiste de l'Iran à l'Institut français de recherches internationales (IFRI), y voient un message envoyé au reste du monde. « L'ouverture de ce tronçon a une forte puissance symbolique. L'Iran et la Turquie s'adressent ainsi au reste du monde. Ils entendent faire partie intégrante du projet des routes ou nouvelles ceintures de la soie, lancé en 2013 par les autorités chinoises. Les lignes ferroviaires commerciales russes étant fermées,...
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