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Quel rôle le premier rapport du Giec a-t-il joué dans l'action climatique?

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Toute la semaine, à l'occasion du dixième anniversaire de l'Accord de Paris, conclu le 12 décembre 2015, la question d’environnement sera consacrée à de grandes étapes qui ont conduit à cet accord historique. Le premier épisode nous renvoie 35 ans en arrière avec le premier rapport du Giec. Le Giec, le groupe d’experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, est créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations unies pour l'environnement. Mais ce sont des travaux des années 1970 qui ont indirectement enclenché le processus. Et « le rapport Charnay marque le début d'une mobilisation de la communauté scientifique dans les années 1980 », explique Jean Jouzel, vice-président du groupe 1 du Giec de 2002 à 2015. Ce rapport a établi un ratio d'augmentation des températures en fonction de la concentration de de CO2 dans l’atmosphère.  Un rapport qui ne finit « pas dans un tiroir » Et finalement, le G7, en particulier la Première ministre britannique Margaret Thatcher et le président américain Ronald Reagan, suggèrent la création du Giec.  « Les décideurs politiques sentaient bien qu'il y avait un problème », souligne Jean Jouzel. « Et la réponse des décideurs politiques dans ces cas, c’est de mettre en place des groupes de travail. Très souvent, ces groupes de travail produisent des rapports qui vont dans des tiroirs. Et là, le mécanisme qui fait que ces rapports ont une importance, c'est le mécanisme d'adoption des rapports du Giec », poursuit le paléoclimatologue. « Inventer la façon de travailler »  Car le travail du Giec est très novateur. Parmi ses particularités, la validation du résumé pour les décideurs par tous les pays membres. Une validation politique donc, mais sans compromis assure Youba Sokona, expert malien des énergies et plus de trente ans de Giec au compteur : « Les scientifiques restent les gardiens de l'intégrité scientifique. Aucune phrase ne peut être modifiée si elle devient scientifiquement fausse ». À lire aussiL'histoire des COP climat de Rio à Charm el-Cheikh Youba Sokona arrive à la fin des travaux du premier rapport. Les scientifiques et les enjeux africains étaient alors peu représentés et les questions de développement n’étaient pas vraiment abordées. Alors des collègues font appel à lui. Au-delà du processus de validation qui lui a causé « des nuits sans sommeil » par la suite, Youba Sokona décrit un esprit pionnier : « rien n'existait encore qui ressemble à la méthodologie actuelle du Giec. Il a donc fallu inventer la façon de travailler presque en marchant. Les scientifiques venaient d'horizons très différents avec leurs propres méthodes, avec leur propre culture disciplinaire, et il fallait également construire une approche commune. Moi, quand je me suis retrouvé là-dedans, je me disais : "qu'est-ce que je fais ici ?". Et très vite, une logique s'est imposée, il fallait compiler l'état des connaissances existantes, les évaluer de manière critique et surtout séparer strictement la science de la politique ». Le rapport écrit rapidement, en deux ans contre cinq à sept ans actuellement, mais les grandes lignes sont déjà là. Il prévoit un réchauffement de la température mondiale d'environ 2°C en 2025 par rapport à l'époque préindustrielle et de 4°C d'ici 2100 par rapport à l'ère préindustrielle. Il prévoit aussi une hausse importante du niveau de la mer. Quant au lien entre réchauffement climatique et activité humaine. Le rapport pause la question plus qu'il n'y répond. Le Giec écrit que l'humanité est capable en augmentant la quantité de gaz à effet de serre dans l'atmosphère de faire grimper le thermomètre. Mais dans ce premier rapport, la part de l'homme dans le réchauffement climatique reste encore incertaine. La certitude du lien de causalité « est venue progressivement. À la question : "est-ce qu'il y a vraiment un réchauffement climatique lié aux activités humaines ?" la réponse est peut-être dans le deuxième, très probablement dans le troisième et le quatrième. Plus de 95% de confiance dans le cinquième. Et c'est une certitude désormais, tel que le dit le sixième rapport du Giec », raconte Jean Jouzel. « Rapport déterminant »  Ce premier rapport joue un rôle essentiel pour la suite. «  Il y est pour beaucoup dans la mise sur pied de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques », estime le paléoclimatologue. Youba Sokona confirme : « Chaque rapport du Giec a été déterminant pour une action politique forte. Sans le rapport du GIEC, il n'y aurait pas l'Accord de Paris ». La création de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, ce sera à Rio deux ans plus tard. Mais un peu de ...
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