La rue de Rome est connue pour abriter la plus grande concentration de luthiers et magasins de musique de Paris. Longeant les voies de chemin de fer de la Gare Saint-Lazare et traversant le quartier de l’Europe, elle profite du passage des professeurs et étudiants du conservatoire de la rue de Madrid.

À l’angle avec la rue de Naples, chez Feeling Musique, sont passés de grands musiciens. Ils sont venu trouver en Jean Claude Decalonne, éditeur musical et expert en organologie, l'ami, l’oreille et le conseil pour perfectionner leur rapport à leurs instruments de musique.

Chez Feeling Musique, Jean-Claude et son fils Laurent ne font pas que vendre des cuivres ou des bois, ils ajustent, réparent, harmonisent et bichonnent des instruments qui ont le pouvoir de devenir des outils de cohésion sociale.

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L’avenue des Champs-Elysée suit le tracé de la voie royale, l’axe historique et rectiligne reliant le Louvre jusqu’au quartier d’affaire de la Défense. Les touristes y vouent un culte presque aussi important que le mépris que lui expriment les parisiens.

Il fut pourtant un temps pas si lointain où l’on sortait sur “les champs”, notamment pour aller au cinéma. L’avenue a d’ailleurs servi de décors à des scènes mythiques du 7e art. Je pense à Jean Seberg vendant Le New York Herald Tribune à la criée dans À bout de souffle ou encore aux troupes nazis paradant en ouverture de Paris brûle-t-il ?

Depuis la terrasse de Publicis, Sophie Dulac regarde l’Arc de Triomphe et les champs Elysée. À la tête de salles de cinémas d’arts et d’essais comme l’Arlequin, le Reflet Médicis, l’ Escurial ou le Majestic, elle est animée par la volonté de soutenir le cinéma indépendant. En 2012, elle fonde le Champs-Élysées Film Festival avec l’intention de remettre Paris sur la carte de la création cinématographique internationale.

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Située au cœur du 8e arrondissement, devant la statue d'Haussmann, à équidistance du Palais de l’Elysée, du Parc Monceau, et de la place de l’Étoile, la Librairie Fontaine existe depuis 126 ans. Céleste Albaret, servante dévouée de Marcel Proust, allait y acheter des livres pour l’auteur comme elle le raconte dans ses mémoires.

« C’était une librairie de quartier, rue de Laborde, entre l’église Saint Augustin et le boulevard Haussmann. Le libraire s’appelait M. Fontaine ; il était vieux, avec une petite calotte sur la tête et une blouse blanche. Il adorait son métier, à croire qu’il ne pouvait se résigner à quitter ses livres : même pendant la guerre, il tenait sa boutique ouverte jusqu’à 1 ou 2 heures du matin »

Aujourd’hui, et depuis 1999, la librairie est tenue par Philippe Aubier. S’il ne porte ni blouse blanche, ni petite calotte sur la tête, il est ouvert tous les jours sauf le dimanche et représente un interlocuteur de choix pour qui aime les livres.

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Entre le dôme de l’église Saint-Augustin et les flux de la gare Saint-Lazare se niche le square Marcel Pagnol. J’y jouais quand j’étais enfant.

Dans la frénésie ambiante, le square s’offre comme un havre verduré. Il est cerné par des cabinets d’avocats d’affaires, le Cercle National des Armées, le siège de Radio Classique ou encore par un centre médical et dentaire de qualité.

Or, il faut bien nourrir tout ce petit monde. Dans la rue de Vienne, qui plonge sur le square, s’est installée la cheffe Denise Henquet. D’origine néerlandaise, cette reconvertie propose une cuisine de marché et un menu unique qui change tous les jours, au gré des saisons.

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Il est peut-être le plus ancien habitant du 8e arrondissement, en tout cas celui qui aura passé le plus de temps au sein du même immeuble.

À l’exception notable d’un passage en pension, mon père a vécu toute sa vie rue de Lisbonne à différents étages d’un bâtiment qui appartenait à ma famille.

Quand mon grand-père parti vivre au brésil pour dilapider le patrimoine familial, mon père réussi à sauver l’appartement du rez-de-chaussée. Il y a d’abord installé son cabinet d’avocat, puis sa famille. J’ai grandi dans cet appartement, qui paraît immuable.

Aujourd’hui, mon père est à la retraite et passe ses journées chez lui à lire et relire Marcel Proust.

Le grand écrivain français habitait, lui aussi, à une autre époque bien sûr, le quartier de la Plaine Monceau. Au fil des six tomes de la Recherche, il raconte les turpitudes de cet arrondissement de Paris né quelques années plus tôt d’un souci pour le luxe, l’hygiène et la mondanité.

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Le Triangle d'Or désigne la zone géographique située entre les avenues des Champs-Elysées, Montaigne et George V, dans le 8e arrondissement de Paris.

En 1909, le couturier Paul Poiret installe sa maison au 26 avenue d'Antin (aujourd'hui, avenue Franklin-Roosevelt). Sa venue entraîne avec lui nombre de maisons de mode, faisant peu à peu du quartier l'épicentre de la haute-couture parisienne.

Dior, Yves-Saint-Laurent, Hermès, Nina Ricci… Sophie Eon a travaillé pour tous ces fleurons du luxe français en qualité de mécanicienne modèle.

Devant sa machine, elle joue un rôle essentiel dans la réalisation concrète des créations des stylistes. Son rôle principal est de construire les prototypes à partir des patrons techniques afin de transformer les idées en vêtements prêt à porter.

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Depuis la place de Narvik, à l’intersection de l’avenue de Messine, des rues Treilhard, de Téhéran, du Docteur-Lancereaux et de la Bienfaisance, on aperçoit les portes vitrées de la gallerie Lelong.

L’avenue, bordée de platanes – c’est d’ailleurs l’un des sens du mot avenue, une voie plantée d’arbres – offre une ombre bienvenue en ces premières chaleurs d’été.

Bernheim-Jeune, Louis Carré, Templon, Hopkins-Thomas… La plaine monceau fut un temps le quartier des grands galeristes. Aujourd’hui, on dit que l’avenue Matignon s’impose comme le haut lieu de l’art contemporain à gros budget, remettant l’arrondissement au centre du jeu.

Dans ce paysage mouvant de la création, la Galerie Lelong, fondée en 1945, fait figure de repère.

Jean Frémon en assure la direction. Sans chercher à imposer une théorie de l’art ou une ligne dogmatique, il porte un regard attentif, sensible, toujours vivant sur la création moderne et contemporaine.

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Sur le boulevard Malesherbes passent souvent des voitures diplomatiques sous escortes policières. J’ai lu quelque part que, dans les années 50, cette artère avait été profondément transformée par l'élargissement de sa chaussée. Les voies automobiles étaient alors passées de 14 à 22 mètres de large, au détriment des trottoirs.

Au centre du Boulevard, entre les rues de Lisbonne et de la Bienfaisance, se trouvent les murs de la Mairie. En face, il y avait une librairie ancienne spécialisée dans l’aviation. Et puis, toujours, il y a la Maison Benneton. Avant d’enregistrer cet épisode, je n’avais jamais osé pénétrer dans cette boutique ancienne, j’allais dire vénérable.

Depuis 145 ans, on y réalise tout type d’impression et de gravure pour la papeterie personnelle et professionnelle : faire-part de mariage, ex-libris, cartes de visites, cachets de cire, chevalière ou encore peinture d’héraldiques… Régine Palti s’attache à faire vivre ce patrimoine, tout en enrichissant le répertoire de la Maison Benneton de nouveaux motifs

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