エピソード

  • Rachid Benzine : «Lire c'est un acte d'insubordination aujourd'hui»
    2025/09/12

    Rachid Benzine est enseignant et chercheur associé au Fonds Ricœur. Il est l’auteur de nombreux textes plébiscités par le public et la critique, dont «Lettres à Nour», «Ainsi parlait ma mère», «Des mille et une façons d’être juif ou musulman», dialogue avec Delphine Horvilleur, «Voyage au pays de l’enfance» et «Les Silences des pères», grand prix du roman Métis. Son nouveau roman «L'homme qui lisait des livres» se déroule à Gaza.

    Entre les ruines fumantes de Gaza et les pages jaunies des livres, un vieil homme attend. Il attend quoi ? Peut-être que quelqu'un s'arrête enfin pour écouter. Car les livres qu'il tient entre ses mains ne sont pas que des objets – ils sont les fragments d'une vie, les éclats d'une mémoire, les cicatrices d'un peuple.

    Quand un jeune photographe français pointe son objectif vers ce vieillard entouré de livres, il ignore qu'il s'apprête à traverser le miroir. «N'y a-t-il pas derrière tout regard une histoire ? Celle d'une vie. Celle de tout un peuple, parfois», murmure le libraire. Commence alors l'odyssée palestinienne d'un homme qui a choisi les mots comme refuge, résistance et patrie.

    De l'exode à la prison, des engagements à la désillusion politique, du théâtre aux amours, des enfants qu'on voit grandir et vivre, aux drames qui vous arrachent ceux que vous aimez, sa voix nous guide à travers les labyrinthes de l'Histoire et de l'intime. Dans un monde où les bombes tentent d'avoir le dernier mot, il nous rappelle que les livres sont notre plus grande chance de survie – non pour fuir le réel, mais pour l'habiter pleinement. Comme si, au milieu du chaos, un homme qui lit était la plus radicale des révolutions. (Présentation des éditions Julliard)

    ILLUSTRATION MUSICALE : Our beloved ones, de RIM BANNA.

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    29 分
  • Phillip B. Williams imagine une autre histoire de l'esclavage aux États-Unis
    2025/09/05

    Phillip B. Williams est un poète américain. Né à Chicago en 1986, il est l'auteur des recueils de poésie Bruised Gospels et Burn, Thief in the Interior (qui a remporté le Kate Tufts Discovery Award et un Lambda Literary Award) et Mutiny. Chez nous, son premier roman, vient d'être traduit en français.

    Traduit de l'anglais (États-Unis) par Charles Recoursé.

    « Ours est un village de Louisiane, aux États-Unis, fondé dans les années 1830 par Sainte, une mystérieuse sorcière noire. Après avoir pris d'assaut des plantations et en avoir libéré les esclaves, elle les rassemble dans ce lieu que ses sortilèges protègent de toute intrusion et qui sera pour eux un havre de paix.

    Mais au fil du temps, de nouveaux arrivants parviennent à s'introduire dans Ours. Et certains habitants se demandent si la sécurité de leur communauté ne cache pas une autre forme d'asservissement.

    Saga qui se déroule sur quatre décennies, Chez nous est aussi une exploration du pouvoir, des limites de l'amour, et une réflexion sur la liberté, servies par une écriture poétique et ensorcelante. » (Présentation des éditions Robert Laffont)

    ► Illustration musicale : « Deathless » de Ibeyi et Kamasi Washington

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    29 分
  • «Ô Capitaine, mon Capitaine», l'hommage de Fatou Diome à son grand-père
    2025/08/29

    Fatou Diome, membre de l’Académie royale de Belgique, s’est fait connaître avec Le ventre de l’Atlantique en 2003, traduit en une vingtaine de langues, ce qui lui vaut une notoriété internationale. Ont suivi plusieurs romans dont Kétala, celles qui attendent, Les veilleurs de Sangomar, plusieurs essais politiques et un essai littéraire, Le verbe libre ou Le silence. Son nouveau livre est une déclaration de gratitude à son grand-père qui l'a élevée au Sénégal et qu'elle appelait « mon capitaine ».

    « Rien de ce qui tient dans une poche ou dans un grenier ne vaut la mémoire des aînés, disait-il. »

    Une rencontre avec celui à qui Fatou Diome dédicace tous ses livres, son grand-père, pécheur sur l'île de Niodior au Sénégal. Entre appel des souvenirs et invocations, force de l’émotion et saisissement de la langue, ce récit tendre et intime nous livre à mots couverts le secret d’une relation authentiquement forte et fondatrice. (Éditions Albin Michel)

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    29 分
  • Jan J. Dominique: vivre, mourir et écrire pour Haïti
    2025/08/22

    En Haïti, Jan J. Dominique a travaillé comme éducatrice et journaliste à Radio Haïti Inter. L’assassinat de son père en 2000, puis un attentat et des menaces l’obligent à partir. Elle vit aujourd’hui à Montréal. Aux Éditions du remue-ménage, elle a publié Mémoire d’une amnésique (2004), La Célestine (2007) et Mémoire errante (2008). Son nouveau roman s'intitule Tu nous manques. (Rediffusion)

    En 1957, à Port-au-Prince en Haïti, naît Karine Rivel. La même année, François Duvalier, dit Papa Doc, est élu à la tête d’Haïti, quelques temps avant d’en devenir le dictateur brutal et d’imposer sa milice tortionnaire. Le destin de Karine, et de tous les membres de sa famille, en sera marqué à jamais.

    Une fabrique de gris-gris pour sauver Philippe, un enfant emmuré dans un silence traumatique. Le dévouement d’un médecin-sorcier-écrivain, Jacques, qui met tout en œuvre pour l’aider. La fuite de Karine, devenue médecin, qui soigne les pauvres et devra se cacher pour sauver sa peau et celle de ses enfants. L’exil d’un frère rebelle, Jean Baptiste, et la quête de sa fille, Isabel, qui part à sa recherche en Amérique latine. Et le regard tendre et lucide de Simone, Man Mona, fantôme veillant sur chacun d’eux.

    Entre les souvenirs familiaux et le présent des retrouvailles, Tu nous manques suit le destin des femmes vaillantes de cette famille haïtienne ordinaire et extraordinaire, marquée dans sa chair par la violence politique, les mensonges et la résistance. Comment survivre, sinon en combattant la terreur ? Que veut encore dire « libérer la terre natale » lorsque tous les morceaux ont volé en éclats? (Présentation des Éditions Remue-Ménage)

    ILLUSTRATION MUSICALE : « Diyon Mo » de Gregory Laforest, un des 10 finalistes du Prix Découvertes RFI.

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    29 分
  • Poète, romancière, peintre, Véronique Tadjo célébre la culture sénoufo
    2025/08/15

    Née à Paris, Véronique Tadjo est une autrice franco-ivoirienne. Elle a écrit plusieurs romans dont « Reine Pokou, concerto pour un sacrifice » pour lequel elle reçoit le Grand Prix d’Afrique Noire en 2005, ou encore « Loin de mon père » (2010). Invitée du salon du Livre africain à Paris, elle présente aussi à l'occasion du Printemps des Poètes son recueil « Latérite ». (Rediffusion)

    IL FAUT SAVOIR BÂTIR

    SUR LES RUINES DES CITÉS

    SAVOIR TRACER

    LES CHEMINS DE LIBERTÉ.

    Véronique Tadjo écrit Latérite lors d’une traversée qui la mène de Paris à Abidjan. Elle propose un texte qui se lit comme une longue coulée poétique, hommage à la culture sénoufo au nord de la Côte d'Ivoire, à la mémoire collective des griots et à la terre. Dans Déclinaison du temps premier, la poétesse exprime l’éclatement provoqué par la guerre et son cortège d’angoisses, de questionnements, mais aussi d’espoirs. (Présentation des éditions Points)

    Illustration musicale : kasse mady diabate kirike.

    Tout sur le Salon du livre Africain 2025 ici

    Lien vers le Printemps des Poètes ici.

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    29 分
  • Lucy Mushita: rire du racisme et du sexisme pour ne pas en pleurer
    2025/08/08

    À l'occasion du festival «Atlantide» qui se déroule actuellement, du 6 au 9 mars 2025, à Nantes où l'écrivaine Lucy Mushita est invitée. Rencontre avec l'autrice, née en Rhodésie du Sud, actuel Zimbabwe, pendant l’Apartheid, à l'occasion de son nouveau livre «Expat Blues», aux éditions Project'îles écrit directement en français. (Rediffusion)

    Lucy Mushita voit le jour dans un village traditionnel en Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe) pendant l’Apartheid. Elle arrive en France en 1986. Son premier roman Chinongwa est publié en Afrique du Sud en 2008, traduit en français par Actes Sud en 2012. En plus des essais, Lucy a participé à des anthologies : Ce Qu’ils Font Est Juste (Don Quichotte Éditions) et Penser et Écrire l’Afrique Aujourd’hui (Le Seuil) (2017). Son deuxième ouvrage Expat Blues, aux éditions Project'îles est écrit directement en français.

    "Expat blues est le récit fragmenté, féroce et hilarant d’une expatriée en quête de sens, en quête de mots. Dans la langue même qui l’accueille, la rejette ou la bouscule, Lucy Mushita interroge ce que l’on pourrait désigner comme le racisme ordinaire, des micro-agressions banales, qui finissent par gangrener la société dans laquelle évolue une narratrice qui ne possède pas assez la langue du pays où elle vit et dans lequel elle a planté ses rêves. Au fur et à mesure qu’elle apprend, elle se heurte successivement à la langue, aux stéréotypes et découvre petit à petit, comme en pelant l’oignon, à quel point les mots sécrètent autant de violence que de préjugés tenaces. Ce n’est pourtant pas une chronique larmoyante mais un grand éclat de rire qui affirme la possible guérison par la médiation du langage et le pouvoir de la représentation." (Présentation des éditions Project'îles)

    RETROUVEZ LE PROGRAMME DU FESTIVAL « ATLANTIDES » ICI

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    29 分
  • Leïla Slimani, le feu de l'histoire, d'une femme et d'une écrivaine
    2025/08/01

    Leïla Slimani, née à Rabat au Maroc, d'une mère franco-algérienne et d'un père marocain, est journaliste et écrivain. En 2014, elle publie son premier roman aux éditions Gallimard, «Dans le jardin de l'ogre» et avec son deuxième roman, «Chanson douce», elle obtient le prix Goncourt 2016. Depuis 2020, elle est l'auteure d'une trilogie «Le Pays des autres», dont le dernier volume s'intitule «J'emporterai le feu». (Rediffusion)

    « Mehdi se sécha, enfila un tee-shirt propre et un pantalon de toile, et il chercha au fond de sa sacoche le livre qu’il avait acheté pour sa fille. Il poserait sa main sur son épaule, il lui sourirait et lui ordonnerait de ne jamais se retourner. “Mia, va t’en et ne rentre pas. Ces histoires de racines, ce n’est rien d’autre qu’une manière de te clouer au sol, alors peu importe le passé, la maison, les objets, les souvenirs. Allume un grand incendie et emporte le feu.” »

    Enfants de la troisième génération de la famille Belhaj, Mia et Inès sont nées dans les années 1980. Comme leur grand-mère Mathilde, leur mère Aïcha ou leur tante Selma, elles cherchent à être libres chacune à sa façon, dans l’exil ou dans la solitude. Il leur faudra se faire une place, apprendre de nouveaux codes, affronter les préjugés, le racisme parfois.

    Leïla Slimani achève ici de façon splendide la trilogie du Pays des autres, fresque familiale emportée par une poésie vigoureuse et un souffle d’une grande puissance. (Présentation des éditions Gallimard)

    Un grand roman sur le Maroc du XXème siècle.

    Programmation musicale :

    Fast Car, de Tracy Chapman.

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  • Ananda Devi, au coeur des ténèbres, dans le ventre d'une prison
    2025/07/25
    Née à l’île Maurice, Ananda Devi est l’auteure d’une œuvre foisonnante récompensée par de nombreux prix et traduite en une douzaine de langues. Parmi ses livres les plus marquants : « Eve de ses décombres » (prix des Cinq Continents, prix RFO, 2006), « Le Sari vert » (prix Louis Guilloux, 2009), et « Le Rire des déesses » (prix Femina des lycéens, 2021). Elle a reçu le prix international de littérature Neustadt 2024 pour l’ensemble de son œuvre. Son nouveau livre intitulé « La nuit s'ajoute à la nuit » est le récit de sa nuit passée dans l'ancienne prison de Montluc à Lyon. (Rediffusion) « De quelle obscure impulsion ce texte, qui m’a hantée pendant de longs mois, s’est-il nourri ? Tout ce que je sais, c’est que j’ai été emportée, engloutie par le siècle d’histoire qui a traversé cette prison de Lyon, la prison de Montluc. Jean Moulin, Raymond Samuel, dit Aubrac, René Leynaud, André Devigny, les enfants d’Izieu y ont tous été emprisonnés. Puis de nombreux condamnés à mort algériens. Klaus Barbie, lui, y est incarcéré avant son procès en 1983. Ce n’est qu’en 2009 que l’aile des femmes, la dernière en activité, est définitivement fermée, en même temps que la prison. Toute la complexité de l’histoire semble s’être concentrée en un seul point, mais ses tentacules s’étendent bien plus loin. J’ai essayé de les suivre, de les démêler. De les pénétrer au cours d’une nuit blanche où je pensais aller à la rencontre des esprits de tant de résistants, et où j’ai fini par me rendre compte que le fantôme, en ces lieux, c’était moi ». (Ananda Devi pour les éditions Stock) À LIRE ÉGALEMENT : « D’où m’est venu ce texte tourmenté, ces corps torturés, ces existences démantelées, ces âmes ravagées et cette omniprésence du mal autour de ma narratrice, Paule, qui tente de faire émerger sa voix parmi les tourbillons cherchant à l’attirer vers les ténèbres ? Forest-Side, décembre 1984, ai-je écrit à la fin. C’était il y a quarante ans. J’avais vingt-sept ans. Et je ne me souviens de rien, sauf de la première phrase, qui n’a jamais changé, et de la fin, dans les cris apocalyptiques des bulldozers. Entre, une vision semblable à celle de l’enfer de Bosch. Était-ce vraiment Port-Louis ? Non, bien sûr. Mais un étrange besoin de plonger ma plume dans le purin pour en extraire une écriture de l’excès, pour suivre une voie obscure, entamée des années plus tôt, et chercher, en tâtonnant, tout comme Paule, ma propre voix. Qui deviendrait celle d’Eve, vingt ans plus tard, claudiquant hors des mêmes décombres ». Ananda Devi pour les éditions Project'îles. « Quel est ce mystère d'écrire ? Qu'est-ce qui amène à l'écriture ? Quelle phrase, quel texte, peut marquer un.e auteur.e à ses débuts et pourquoi ? Quand est-ce qu'écrire devient une évidence ? Quelles influences ? Qui sont les auteur.es ou les textes qui ne quittent plus l'écrivain.e ? Dans cette collection, des auteur.es s'adressent librement et dans une forme qui leur est propre à quelqu'un qui est plein de doutes, mais qui veut écrire. Confronté parfois à des questions insolubles, il ou elle est en recherche de réponses, de pistes pour franchir le pas. Deux malles et une marmite est un regard tendre et sans concession de la romancière et poétesse Ananda Devi. L'auteure née sur l'île Maurice crée un pont, un dialogue entre la jeune femme qu’elle a été et la romancière qu’elle est devenue. Un texte d’une grande générosité offert à ses lecteurs et à tous les passionnés des littératures indianocéanes. Il y a là des clés pour pénétrer une œuvre exigeante, riche, bouleversante. Récit confession, Deux malles et une marmite fait partie de ces textes qui vous éblouissent, vous changent et vous remplissent quand vous ressortez de la lecture. Sa langue taille des chemins dans la roche de l’existence comme une quête de lumière. La violence réservée aux êtres en quête de lumière nécessite un temps de pause pour se ramasser, se rassembler. C’est ce qui reste des êtres fracassés qui constitue la somme de ce récit. Sa chair est faite de corps blessés, meurtris qui, au tamis de l’écriture, retrouve une certaine sérénité ». (Éditions Project'îles)
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