Journalisme en 2025: une année dramatique selon un bilan de RSF
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67 journalistes tués, plus de 500 détenus... Le bilan de l'année 2025 est dramatique pour la presse à travers le monde. C'est ce qui ressort du rapport de l'ONG Reporters sans Frontières publié au début du mois. Parmi les pays les plus dangereux où exercer le métier de journaliste figurent cette année la Palestine, où 29 journalistes ont été tués à Gaza sur les 12 derniers mois. Mais aussi le Mexique, marqué par la violence liée au narcotrafic. Sans compter l'Ukraine, où trois journalistes sont décédés cette année, dont le Français Antoni Lallican. Au-delà de ce triste décompte, Reporters sans Frontières alerte aussi sur une menace croissante qui pèse sur la presse : la haine des journalistes. Un fléau en expansion, alimenté par certains dirigeants internationaux.
« Vous savez, ce n'est même pas votre question qui me gène, c'est votre attitude... Vous êtes une mauvaise reporter. Une mauvaise personne et une mauvaise reporter », lance Donald Trump à une journaliste qui l'interroge sur la publications des fichiers Epstein.
Les journalistes américains sont désormais habitués aux attaques du président américain contre la presse. L'une des dernières en date remonte à début décembre, lorsque le chef d'Etat répondait ainsi à une question d'une reporter de CNN : « Est-ce que vous êtes stupide ? Est-ce que vous êtes une personne stupide ? »
Des propos dégradants et misogynes devenus récurrents dans la bouche du président américain... Propos qui participent au discrédit de la profession. D'après une enquête Gallup publié en octobre, la confiance des Américains envers les médias est à son plus bas niveau depuis que cet institut a commencé ses sondages sur la question, dans les années 1970.
Pour Thibault Bruttin, directeur général de Reporters sans Frontières, ce type de discours est particulièrement dangereux aux Etats-Unis, comme ailleurs, puisque l'exemple de Donald Trump fait des émules : « Il y a un moment de bascule qui est clair, où partout à travers le monde, des forces politiques, pas forcément d'ailleurs réactionnaires, potassent le manuel de Donald Trump pour essayer eux aussi de remporter le succès électoral. Et donc ça opère évidemment une transformation significative de la relation qu'un grand nombre d'élus ou de forces politiques peuvent avoir avec les journalistes. »
Une stratégie observée chez d'autres dirigeants populistes comme Robert Fico, en Slovaquie, ou Javier Milei, grand allié de Donald Trump. Le président argentin, élu fin 2023, insulte régulièrement la presse : « Ces journalistes corrompus, vendus... Ecoutez, journalistes corrompus, voilà ce que les gens pensent de vous ! » Réponse de la foule, en choeur : « hijos de puta », fils de pute...
Selon le responsable de RSF, « il y a une stratégie délibérée de la part de certaines forces armées ou de certaines forces politiques pour délégitimer le travail des journalistes, pour essayer de les catégoriser comme des militants, voire même comme des terroristes ». Exemple frappant avec la guerre à Gaza : « C'est ce qu'a entrepris l'armée israélienne depuis le début du conflit à Gaza, avec une unité spécialisée dans le développement d'argumentaires qui permettent de décrédibiliser les journalistes. »
Décrédibiliser, jusqu'à alimenter une véritable haine des journalistes. Pour Thibaut Bruttin, ce discrédit devient alors le « terreau du pire ». « Il y a une sorte de "permis de tuer" qui s'installe. Et c'est pour ça que nous alertons là-dessus. Il y a de la part de nos concitoyens une trop grande indifférence, qui est le résultat d'une apathie des organisations internationales et des responsables politiques à travers le monde. »
Que peuvent faire les médias pour regagner la confiance des citoyens ? Dénoncer cette instrumentalisation de la presse, insiste Reporters sans Frontières. L'ONG appelle aussi les médias à faire leur autocritique, en s'emparant des reproches qui leur sont adressés par les citoyens, par exemple sur leur manque de transparence, et en y répondant avec une information rigoureuse et factuelle.