Ensemble 16
De Patricia Hossenlopp alias "Oeneis" & Laurent Saltini
Ruban rose
Subitement Collé
Du coté
De mon cœur d’homme,
Ce n’est pas un trophée,
Mais une réalité
Que je partage
Avec vous
Alors ce petit texte
Les seins
Enfants,
Nous sommes venus
Chaque jour,
Posant nos bouches,
Sur ces deux fruits rouges
Source de vie,
De l’instant.
Adultes,
Comme une attirance Inconsciente,
Dégrafant votre corsage,
Invitation de vos formes
À goûter les saveurs
De ce nectar oublié.
Quels que soient
Leurs formes
Gros,
Petit,
Nous posons,
Nos lèvres brûlantes
De désir.
Il se peut hélas
Que la maladie
Vous surprenne
Violant ainsi votre intimité
Que le courage
Que vous dégagerez
Vous amène,
À une rémission
Désirée.
A toutes les femmes
Touchées
La résilience comme un trésor
Sera garante,
De vôtre beauté,
Éternelle
Femmes qui portiez vos seins
Comme des trésors
A celles qui les trouvaient trop gros ou trop petits, trop tombants ou trop voyants
De celles qui les vénéraient
à celles qui les ignoraient totalement
Ou à celles qui les aimaient bien, tout simplement
Nos seins,
dans la fleur de la vie amoureuse...
ou allaitant de notre maternité ...
ou qui avaient déjà tant donné....
Nous voici maintenant toutes dénudées dans le silence
Face au miroir à nous contempler
Voilà, ils ont eu leur maux à dire
Focalisées sur vous, nous surprenant même parfois à dialoguer
Nous nous interrogeons subitement
Faudra-t-il vraiment devoir faire le deuil de nos deux compagnons mobiles ?
Que nous les aimions ou pas
Ils sont à nous, on aurait bien voulu les garder quand même!
Voici que vient le moment de nous dire aurevoir
Voici le moment de remercier
Notre sein pour les moments de bonheur qu'il nous procuré
Pour le compliment qu'il a provoqué
Pour le regard ou la petite gène qu'il a suscité
C'est fini
Ce sera différent
A présent
Chirurgie, réveil avec un sein reconstruit un peu en béton
ou un sein mutilé ou...plus de sein du tout.
Chacune se réapproprie son nouveau corps au possible
Sans jamais oublier
Des seins affichés
Dans les médias, dans la rue
Nos regards se dirigent souvent dessus
Avec une mélancolie dissimulée
Nous sommes devenues les reines de la dissimulation
Toute cette agitation médicale autour de nos seins
Nous savons la faire disparaitre extérieurement aux yeux des autres...
Mais quand le jour décroit
Et que la nuit augmente
Le miroir nous ramène à notre blessure de guerre
En nous chuchotant "souviens-toi"
Non, nous n'oublierons jamais que
Si nos sommes encore debout sur nos deux pieds
A pouvoir regarder passer la vie
C'est de ce sacrifice qu'il aura fallu payer
À suivre
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