Le face-à-face vertigineux de Nastassja Martin avec un ours — survenu il y a dix ans dans les montagnes du Kamtchatka — est de celles qui marquent une vie et façonnent une trajectoire intellectuelle singulière.

Dans son récit Croire aux fauves (2019), l’anthropologue française transforme cette épreuve en un évènement existentiel et ontologique. De la morsure à la métamorphose, cette rencontre fait éclater plusieurs frontières : entre l’homme et l’animal, entre le mythe et la réalité, entre deux cosmologies, celle, naturaliste, des sociétés occidentales, et celle, animiste, du peuple évène.

En confrontant l’expérience de Nastassja Martin à la pensée éthique d’Emmanuel Levinas, nous découvrons dans cet épisode comment le regard et le rêve peuvent constituer des expériences-limites du rapport à l’autre, où s’inventent d’autres manières d’habiter le monde.

Références

Philippe Descola, Par delà nature et culture, Gallimard (2005)

Emmanuel Levinas, Altérité et transcendance, Le Livre de Poche (1995)

Nastassja Martin

• Les Âmes sauvages. Face à l’Occident, la résistance d’un peuple d’Alaska , La Découverte (2016)

• Croire aux fauves, Gallimard (2019)

• À l'est des rêves. Réponses even aux crises systémiques, La Découverte (2022)

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