
🎙 Tshisekedi, homme d'État du continent ?
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Addis-Abeba, le 6 février. Le président congolais, Félix Tshisekedi, entre dans une salle inhabituellement vide, en raison de la pandémie de la Covid-19. Accompagné de quelques députés congolais et des membres de son cabinet, ce président à la fois applaudi et critiqué pour ses nombreux voyages à l'extérieur formalise ce que ses conseillers et partisans vantent comme une victoire diplomatique : il assume les fonctions du président de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine.
Bonjour ! Nous sommes le vendredi 5 mars. Je m’appelle Joshua Walker, et je suis le directeur de programme du Groupe d'étude sur le Congo. Vous écoutez le 4e épisode de Po na GEC, série de capsules audio qui résume et analyse les événements de l'actualité congolaise.
Depuis 2019, Félix Tshisekedi gravit petit à petit les échelons de la diplomatie africaine : d’abord élu 2e vice-président en février 2019, il devient ensuite 1er vice-président en février 2020. Durant la même période, il joue les médiateurs, à côté du président angolais Joao Lourenço, entre le Rwanda et l’Ouganda. Presqu’au même moment, il est élu président de l’UA pour 2021. La nouvelle est accueillie par certains comme un coup diplomatique de Tshisekedi : on parle du “retour” de la RDC sur la scène géopolitique comme actrice importante.
En fait, le président de l’Union africaine est élu pour un mandat d’un an par ses pairs chefs d’Etat et de gouvernement de la région. La présidence passe à tour de rôle annuellement entre les 5 sous-régions : l’Afrique du Nord, l’Afrique australe, l’Afrique centrale, l’Afrique de l’ouest et l’Afrique de l’est. C’était acté avant l’élection de 2018 que la RDC prendrait, pour le compte de l’Afrique centrale, la 2e vice-présidence en 2019 jusqu’à prendre la présidence en 2021. Cette présidence est donc le fruit du travail de la diplomatie congolaise sous Joseph Kabila.
La présidence de l’Union africaine est un rôle largement symbolique. Mais le titulaire a également une certaine marge pour faire mettre en œuvre ses projets phares, comme le président rwandais Paul Kagame l’a fait avec la Zone de libre-échange continentale africaine. En tant que président de l’UA, Félix Tshisekedi représente l’organisation intergouvernementale dans des réunions internationales. Et il donne les grandes orientations des priorités de l’organisation pour l’année. Pour l’aider dans cette tâche, en novembre 2020, il a nommé un panel chargé d’accompagner son mandat, composé de personnalités congolaises importantes comme le professeur d’histoire Isidore Ndaywel et l’ancien secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs, Ntumba Luaba.
Quel agenda, donc, pour l'année de Félix Tshisekedi à la tête de la grande organisation continentale ? Le thème de sa mandature, choisi par les chefs d’Etat et de gouvernement en 2020 est “Arts, culture et patrimoines : leviers pour l’édification de l’Afrique que nous voulons”. Ce thème a été choisi, en partie, en raison du débat sur la restitution des objets d’art africains des musées étrangers. Lors de son discours d’investiture, Félix Tshisekedi a tout de même essayé de faire rentrer la question de la paix sous cette rubrique d’arts et culture, en évoquant le thème du mandat de son prédécesseur, le président sud-africain Cyril Ramaphosa : “Faire taire les armes”. Ce dernier avait voulu, avant la pandémie de la Covid-19, se focaliser sur deux conflits prioritaires : la Libye et le Sud Soudan. Le président Tshisekedi, cependant, semble vouloir tourner l’attention de l’UA vers les conflits liés au terrorisme : la région sahelo-sahélienne, le nord du Mozambique, la République centrafricaine...et l’est de la RDC. Le 27 février, il a déclaré : “Pour que l'art, la culture et les patrimoines réussissent leur mission d'édification de l'Afrique il faut faire taire les armes et débarrasser l'Afrique des menaces terroristes”. A côté de cela, il faut ajouter comme priorité l’implémentation de la Zone de libre-échange continentale africaine.
La présidence de l’Union africaine offre une nouvelle plateforme pour le président Tshisekedi de nourrir davantage ses contacts avec ses homologues africains, et peut-être de continuer à construire son image d’homme d’État. Ira-t-il au-delà des séances photos et des discours ? Les mois qui suivent nous donneront la réponse.
En attendant, vous pouvez rejoindre notre fil Whatsapp en envoyant GEC au +243 894 110 542 pour recevoir directement “Po na GEC” chaque vendredi sur votre téléphone.
À la prochaine !