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Côte d'Ivoire: Noël à Tafiré, loin des vitrines et des jouets

Côte d'Ivoire: Noël à Tafiré, loin des vitrines et des jouets

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À l’approche de Noël, tous les enfants n’attendent pas un cadeau au pied du sapin. Dans de nombreuses localités rurales, la fête se vit avec sobriété, loin des vitrines et des jouets. Illustration à Tafiré, dans le centre-nord de la Côte d’Ivoire. Dans cette commune majoritairement musulmane, située à plus de 500 km d’Abidjan, l’offre de cadeaux reste limitée et les prix souvent élevés. Certains parents font l’effort, d’autres n’ont tout simplement pas le choix.

De notre envoyé spécial à Tafiré,

À quelques heures de Noël, difficile de trouver des jouets dans le marché de Tafiré. Entre les étals de vivres et de condiments, Euphrasie fait figure d’exception. Elle est l’une des rares vendeuses à proposer des cadeaux pour enfants. Sur sa table, des dînettes, des poupées africaines, quelques voitures en plastique. Mais les clients ne se bousculent pas.

« Les dînettes et les bébés africains, c’est ce que les gens aiment le plus. Mais c’est un peu cher : ça commence à 15 000 francs CFA et ça peut aller jusqu’à 35 000. Ça sort un peu, pas trop… Comme Noël n’est pas encore passé, j’espère que d’autres clients vont venir », explique Euphrasie.

Un peu plus loin, à l’ombre d’un arbre, Emmanuel et Chris, sourire aux lèvres, font rouler leurs petites voitures sur la terre battue. Ces jouets, leur mère Élodie a tenu à les acheter, malgré des prix qu’elle juge élevés. « Les cadeaux aussi sont chers. Pour les deux garçons, j’ai dépensé 25 000. Une voiture à 12 500 francs CFA mais on fait avec parce que quand tu donnes un cadeau à un enfant, il joue avec. Il va le déposer peu de temps, il va le prendre encore, donc tu sens qu’il est en joie », affirme-t-elle.

« Mes enfants n’ont pas eu de cadeau »

Mais à Tafiré, tous les parents ne peuvent pas se le permettre. Clémence, mère de six enfants, n’a pas acheté de cadeaux cette année. Pour elle, la priorité reste de nourrir sa famille. « C’est difficile ici. Mes enfants n’ont pas eu de cadeau. Je vends du charbon pour acheter à manger. Je ne peux pas laisser la nourriture pour acheter un cadeau de Noël. Les enfants pleurent, mais si je cède, on va manger comment ? Je suis impuissante », regrette-t-elle.

Pour soutenir les familles les plus démunies, la municipalité organise chaque année un arbre de Noël, afin d’offrir quelques présents aux enfants. Et le jour de la fête, une autre tradition s’est installée à Tafiré : le partage entre communautés, dans cette commune majoritairement musulmane.

« Le jour de Noël, on fête ensemble. Comme nous, on fête avec les Dioulas, eux aussi fêtent avec nous. On mange ensemble. On partage le poulet ou la viande. Nos amis musulmans qui ne mangent pas de porc, on leur donne autre chose. Ici, on n’a pas de problème », explique Yélé Touré.

En attendant, à Tafiré, les habitants se donnent rendez-vous demain mercredi, devant les écrans, pour oublier un instant les difficultés du quotidien et pousser les Éléphants vers la victoire à la CAN, dès leur entrée en lice.

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