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Comment les universités britanniques coupent leurs liens avec l'industrie fossile

Comment les universités britanniques coupent leurs liens avec l'industrie fossile

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Dans la transition écologique, les universités se doivent d'être exemplaires. C'est en tout cas l'avis de nombreux étudiants à travers le monde qui mettent la pression sur leurs établissements de l'enseignement supérieur. Sous le slogan « Université sans fossiles », ils réclament que leurs facultés coupent les liens avec les grandes entreprises pétro-gazières, principales responsables du changement climatique. Et au Royaume-Uni de plus en plus d'universités y répondent favorablement.

Après plus d'une décennie de mobilisation des étudiants, les résultats sont là : le plus important, c'est qu'une large majorité des 147 universités britanniques ont fini par retirer leur argent de l'industrie fossile. « Au Royaume-Uni, les études universitaires coûtent très cher aux étudiants. Cet argent est ensuite investi par l'université dans le but de générer davantage de profits. Et historiquement, beaucoup d'universités ont investi dans des entreprises du secteur des énergies fossiles », explique Josie Mizen, co-directrice de People & Planet, le plus grand réseau étudiant au Royaume-Uni dédié aux campagnes pour la justice sociale et environnementale. « Au cours des dix dernières années, les étudiants ont mené une campagne majeure pour que leurs universités retirent ces investissements des énergies fossiles. Aujourd'hui environ 80% des universités britanniques l'ont fait ou se sont engagées à le faire. Cela représente environ 23 milliards de livres britanniques (soit plus de 26 milliards d'euros, ndlr) qui sont désormais hors de portée de l'industrie des combustibles fossiles ».

Des liens profonds

C'est un pas important. Mais les imbrications entre industrie fossile et les universités ne s’arrêtent pas là. Le secteur des énergies fossiles a par exemple influencé pendant des décennies le contenu même de ce qui est enseigné aux étudiants. « Des universités comme celles d’Oxford, d’Edimbourg et d’autres ont toutes invité des entreprises du secteur des énergies fossiles à les conseiller dans la construction de leurs cursus universitaires. Ou elles ont invité des cadres supérieurs d'entreprises pétro-gazières à occuper carrément des postes d'enseignants dans leurs facultés », détaille Josie Mizen. L'industrie fossile a aussi pour habitude de profiter des salons de recrutement organisés par les universités pour attirer les jeunes diplômés. Un piège, estiment les étudiants britanniques mobilisés, car il s'agit là, selon eux, d'un secteur sans avenir.

Les entreprises pétro-gazières exclues des salons de recrutement

« Dix-huit universités britanniques ont donc décidé de ne plus publier d'offres d'emploi de l'industrie des combustibles fossiles. Huit de ces engagements ont été pris rien qu’au cours de l’année dernière. C'est un mouvement qui prend vraiment de l'ampleur ».

Pourtant les universités britanniques ont encore du chemin à faire, estime Josie Mizen. Notamment en ce qui concerne les projets de recherches universitaires, dont bon nombre sont financés par l'industrie fossile. « Il est évident que de nombreuses universités britanniques connaissent des difficultés financières », fait remarquer la co-directrice du réseau étudiant People and Planet. « Par conséquent, il peut être difficile de leur demander de refuser ces financements pour la recherche. Mais nous savons que l'industrie des combustibles fossiles au Royaume-Uni investit des millions dans la recherche universitaire qui sert ses propres intérêts et objectifs. Ces financements ne sont pas neutres. L'industrie fossile s'achète ainsi une légitimité ! Les universités n'accepteraient jamais qu'une entreprise de tabac influence leurs recherches sur la santé publique. Il est donc assez suspect qu'une entreprise de combustibles fossiles finance par exemple les recherches sur le changement climatique ».

Les étudiants : l’avant-garde dans la lutte pour la justice environnementale

Les mesures déjà prises par les universités britanniques révèlent en tous les cas le rôle moteur des étudiants dans la transition écologique. « Historiquement, les étudiants ont souvent été à l'avant-garde des mouvements pour la justice, comme la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud », souligne encore Josie Mizen. Aujourd'hui leur mobilisation pour plus de justice sociale et environnementale s'inscrit dans cette tradition, et ceci dans de nombreux pays à travers le monde, pas qu’au Royaume-Uni.

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