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Au Cap-Vert, l'émigration fragilise le tissu économique local

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L’Afrique de l’Ouest fait face à une émigration importante de sa jeunesse, notamment vers l’Europe. C’est le cas au Cap-Vert, particulièrement depuis que le Portugal – en quête de main d’œuvre – a mis en place un visa pour faciliter l’entrée des populations lusophones. Dans un pays d’1.4 million d'habitants, ces départs sont durement ressentis dans les milieux économiques.

Avec notre envoyée spéciale à Mindelo,

À l’entrée de l’usine de conserves de Frescomar, les employés doivent pointer, car sur les 1 200 personnes nécessaires pour faire tourner l’entreprise, difficile de savoir si les employés vont se présenter, explique son directeur Manuel Monteiro. « En termes de main-d'œuvre, nous sommes confrontés à un défi, car ces dernières années, nous avons connu un flux massif de jeunes qui ont émigré. Nous perdons beaucoup de travailleurs, à la fois des techniciens et des ouvriers », explique-t-il.

Le directeur explique que depuis le mois d'août, Frescomar a reçu plus de commandes et les besoins de production ont augmenté. « Nous cherchons donc de la main-d'œuvre pour cela, mais nous n'en trouvons pas. L'entreprise étudie même la possibilité de faire venir de la main-d'œuvre d'autres pays, car nous savons que les hôtels ont déjà commencé à procéder ainsi », met en avant Manuel Monteiro.

Les départs ont « laissé un vide ici »

Même son de cloche au port. Depuis la mise en place des facilités de migration vers le Portugal, Suzane Vicente voit disparaître les professionnels du secteur formés. « Cette ouverture a facilité l'immigration des Capverdiens au Portugal. Je pense que cela a beaucoup contribué. Par exemple, de nombreux pêcheurs sont partis aux Açores, déplore le président de l’Association des armateurs de pêche. C'est une grande perte pour nous en tant qu'armateurs ne pas avoir de professionnels dans le secteur. Cela finit par compliquer la pêche. Il y a beaucoup de pêcheurs, de maîtres d'équipage et de conducteurs qui ont donc émigré à la recherche d'une vie meilleure et cela a laissé un vide ici », poursuit Suzane Vicente, qui regrette un certain désamour envers la profession.

« Il existe un programme de formation à la pêche, mais nous devons le généraliser. Nous devons également sensibiliser la jeune génération, qui n’est pas très attirée par le secteur de la pêche », note-t-il.

Pays insulaire, fort de 1 000 km2 de côtes, le Cap-Vert cherche à créer de l’emploi dans le secteur de l’économie bleue pour donner des perspectives à sa jeunesse. Créer de l’emploi localement pour limiter les flux migratoires, un enjeu pour l’Union européenne. C'est pourquoi elle investit dans des programmes comme WASOP en Afrique de l’Ouest afin de créer de l’emploi.

« C'est une manière de faire en sorte que chacun puisse trouver des emplois où il est, dans sa ville, dans son pays, dans sa région, et donc c'est évidemment un enjeu absolument majeur de développement pour l'ensemble du continent africain, explique Jérémy Pellet, directeur d’Expertise France – l’agence en charge de la coordination du programme. Et de manière générale, pour l'ensemble des populations. »

L’économie bleue représenterait un potentiel de huit millions d’emplois supplémentaires dans la région.

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